Histoire de nourrir les bavardages sur les chaînes de télévision en continu, après le énième débat inutile sur le masque, le débat sur l’éventuel ensauvagement de la population française entre le Ministre de l’Intérieur et le Garde des Sceaux est venu nourrir de son inutilité pour ne pas dire de sa totale stérilité les bavardages télévisuels pendant des semaines.
Faut-il rappeler à nos débatteurs divers et variés, que si ensauvagement il y a, il ne se mesure pas au nombre de plaintes déposées, mais grâce à l’analyse attentive des comportements à tous les niveaux de notre société, des plus violents et condamnables aux plus quotidiens. Comparer la situation actuelle à ce qu’était la violence par exemple au Moyen-Age est pour le moins stupide alors qu’il est plus que clair que nous subissons dans notre pays la dictature de minorités extrémistes, agissantes et violentes et que la grande majorité des Français n’en peut plus.
Que dire de l’éternel débat franco français entre partisans de la répression et partisans de la prévention, si ce n’est que les deux démarches sont bien sûr nécessaires et même indispensables et que notre incapacité à agir efficacement dans les deux domaines ne risque guère de remédier un tant soit peu à l’incivisme caractérisé qui gagne chaque jour un peu plus toutes les couches de la société. Ensauvagement ou pas, notre pays ne sait pas, ne veut pas ou ne peut pas regarder la réalité en face, au risque notamment de mettre le feu dans les banlieues où les trafics font vivre beaucoup de gens et de familles.
Après ce débat sur l’ensauvagement, il ne manque plus qu’un Grenelle sur l’insécurité et les trafics, histoire que l’autruche pour faire bonne figure ouvre brièvement un œil. Dans une France où depuis fort longtemps acheter la paix sociale est devenu une coutume gouvernementale et où depuis de nombreuses années on n’apprend plus beaucoup aux enfants les vertus de l’obéissance, aujourd’hui il faut leur plaire, où l’on réclame plus d’autorité, mais surtout pour les autres, les multiples problèmes à l’origine de cette tragique violence ne semblent pas prêts d’être résolus.
Ecrit par Dominique Mirassou