À Bordeaux et dans la métropole, de plus en plus de couples en séparation cherchent à éviter l’escalade contentieuse. Médiation familiale, Points-justice, CIDFF : quelles solutions locales, où s’informer et pourquoi maintenant ?
À Bordeaux, la médiation familiale s’installe comme une étape utile pour désamorcer les conflits de séparation et préserver la coparentalité. Elle ne remplace pas l’arbitrage du juge quand il est nécessaire, mais elle offre un espace de dialogue encadré, souvent plus rapide et moins délétère pour les enfants. Des structures locales, Point-justice, CIDFF, associations de médiation, accueillent, informent et orientent gratuitement.
Sur le ressort du Tribunal judiciaire de Bordeaux, des décisions rendues en 2024-2025 montrent des parcours judiciaires qui s’échelonnent en plusieurs étapes sur de nombreux mois (orientation, mesures provisoires, audiences), ce qui encourage les familles à explorer les solutions amiables en amont. Exemples publics : une affaire orientée en décembre 2024, mesures provisoires en mars 2025, décision fin juin 2025 ; une autre fixant les effets du divorce à décembre 2024 dans un jugement de 2025. Ces cas n’établissent pas une moyenne, mais illustrent des calendriers étirés.
Ce que recouvre la médiation familiale
La médiation familiale est un processus volontaire et confidentiel conduit par un professionnel diplômé d’État, neutre et impartial. Elle peut être engagée spontanément (démarche dite « conventionnelle ») ou être proposée/ordonnée par le juge aux affaires familiales dans le cadre d’une procédure déjà ouverte. Objectifs : restaurer le dialogue, chercher des accords concrets (garde, périodes de vacances, organisation financière), limiter l’escalade. Les acteurs régionaux rappellent ces principes communs : un cadre sécurisé, des règles claires, un temps pour exprimer besoins et contraintes, puis la recherche d’accords écrits.
À Bordeaux-rive droite, l’AGEP (Cenon) décrit trois étapes : un premier entretien d’information (gratuit), puis des rencontres conjointes d’1 h 30 à 2 h si les deux parents s’engagent dans la démarche. L’idée n’est pas « d’éviter la justice à tout prix », mais de clarifier ce qui peut être réglé par accord pour concentrer, le cas échéant, le contentieux sur les points résiduels. Cette préparation peut faciliter ensuite l’homologation ou la saisine du juge sur des points précis.
Où s’informer gratuitement dans la métropole
Plusieurs portes d’entrée existent.
Point-justice (Tribunal judiciaire, 30 rue des Frères-Bonie) : accueil gratuit et permanent d’information juridique et administrative ; le Conseil départemental de l’accès au droit (CDAD 33) coordonne ce réseau et publie des permanences régulières. On peut y obtenir un premier avis, une orientation vers un avocat ou un médiateur, et des explications sur l’aide juridictionnelle.
CIDFF Gironde (99 rue Goya, Bordeaux) : information juridique sur le droit de la famille, les procédures de divorce et les conséquences parentales et patrimoniales ; l’antenne bordelaise informe et oriente (tél. 05 56 44 30 30). Des permanences existent aussi dans d’autres communes de la métropole.
Maisons de justice et du droit (MJD) : Bordeaux-Nord (place Ravezies) et Hauts-de-Garonne (Lormont) constituent des points de proximité supplémentaires pour des informations et orientations. Des Points-justice municipaux complètent le maillage à Saint-Médard-en-Jalles, Mérignac, etc.
Des audiences qui s’échelonnent : ce que montrent des décisions publiques
Les décisions publiées donnent à voir un enchaînement d’étapes procédurales. Dans un dossier bordelais, l’assignation date de juin 2024, l’audience d’orientation de décembre 2024, des mesures provisoires en mars 2025, une audience de mai et une mise à disposition de la décision en juin 2025. Dans un autre, le jugement de 2025 fixe les effets du divorce à décembre 2024. Ces exemples doivent être lus pour ce qu’ils sont, des cas d’espèce, mais ils confortent l’intérêt de travailler en amont, via médiation, sur les points d’accord pour gagner en lisibilité et réduire l’âpreté des débats.
Coût, accès et accompagnement des enfants
Le premier entretien d’information en médiation est gratuit dans les structures girondines comme l’AGEP. La participation aux séances suivantes est généralement calculée selon les ressources (barème précisé par l’organisme) ; donnée locale indisponible pour un barème unique public à l’échelle du département. La CAF de la Gironde rappelle la finalité : maintenir une coparentalité dans l’intérêt des enfants et organiser la vie quotidienne de manière apaisée. Des ateliers « parents après la séparation » existent dans certaines structures, sur inscription, pour partager repères et outils.
Pour des situations où des violences sont alléguées, la priorité est la protection et l’orientation vers des dispositifs spécialisés (3919, associations locales, plainte si nécessaire). Dans ces cas, la médiation n’est pas adaptée ; des professionnels dédiés accompagnent les victimes vers des mesures de protection. Les ressources nationales et locales ci-dessous permettent d’obtenir un conseil sécurisé et anonyme.
Ressources et repères
Avant d’entamer une démarche, il est possible d’obtenir un panorama des options (procédure amiable ou contentieuse, rôles respectifs du juge, du notaire, du médiateur) et, si besoin, d’identifier un professionnel du droit ; une ressource générique recense des interlocuteurs et informations pratiques pour Bordeaux (ex. avocat divorce Bordeaux).
En cas de séparation, vous pouvez d’abord vous informer gratuitement auprès d’un Point-justice ou du CIDFF pour comprendre la procédure, vérifier votre éligibilité à l’aide juridictionnelle et évaluer si une médiation est pertinente. Si des violences sont en cause, privilégiez les numéros d’aide et les structures spécialisées (voir ci-dessous) avant toute démarche. Pour les autres situations, un premier entretien de médiation permet souvent de clarifier les besoins de chacun et d’envisager un accord-cadre soumis, si nécessaire, au juge. Conserver des traces écrites des accords trouvés (agenda parental, répartition des dépenses) facilite ensuite l’homologation ou la mise en œuvre au quotidien.
Pour aller plus loin
- Point-justice – Tribunal judiciaire de Bordeaux, 30 rue des Frères-Bonie : accueil gratuit d’information juridique et d’orientation.
- CIDFF Gironde, 99 rue Goya, 33000 Bordeaux – 05 56 44 30 30 (accès au droit, droit de la famille, orientation).
- Médiation familiale (AGEP – Cenon) : premier entretien gratuit, puis séances selon ressources – 05 56 91 04 05.
- MJD Bordeaux-Nord (place Ravezies) et MJD Hauts-de-Garonne (Lormont) : accueils de proximité, horaires et contacts en ligne.
- Aide juridictionnelle : information générale sur conditions et pièces à fournir ; dépôt possible en ligne.
- Situations de violences : 3919 (24/7, gratuit et anonyme) ; plateforme officielle d’orientation « Arrêtons les violences » ; pour l’urgence, 17.

Ecrit par La rédaction
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