Le quotidien Sud Ouest a annoncé la disparition d’Antoine Lebègue dans un article daté du 12 novembre, évoquant « un gentilhomme » engagé dans la diffusion de la culture régionale. L’article rappelle qu’il était « auteur d’une cinquantaine d’ouvrages sur le vin, sur Bordeaux et sa région » (Sud Ouest, citation ≤20 mots).
L’information a suscité de nombreux témoignages sur les réseaux sociaux et dans le milieu culturel bordelais, où l’on connaissait sa précision documentaire et son approche pédagogique de l’histoire locale.

Parcours et repères biographiques

Antoine Lebègue était né en 1949 en Gironde. Après des études à Bordeaux, il avait travaillé au sein du L.A.S.I.C., laboratoire associé au CNRS, avant de se consacrer pleinement à la recherche documentaire, à l’édition et à l’écriture et ancien président de la Société philomatique.

Il a ensuite multiplié les contributions à l’histoire régionale, s’intéressant particulièrement au vignoble bordelais, aux lieux disparus de la ville et aux grandes figures qui ont façonné la capitale girondine. Il a également présidé un temps la “Mémoire de Bordeaux”, groupe consacré à l’histoire et à la culture du vin, comme l’indiquent plusieurs notices biographiques publiques.

Une contribution durable à Bordeaux Gazette

Antoine Lebègue, plume bordelaise, est décédé à 76 ans

Yves Simone et Antoine Lebègue

Antoine Lebègue faisait partie, depuis de nombreuses années, des plumes les plus prolifiques de Bordeaux Gazette. Plus de soixante articles sont consultables sur sa page-auteur, couvrant un spectre large : patrimoine, promenades urbaines, histoire locale, vin, livres, portraits ou encore découvertes culturelles.
Sa manière d’aborder Bordeaux était reconnaissable : précision factuelle, attention aux détails oubliés, goût pour les passerelles entre archives, terrain et mémoire populaire.

Parmi ses articles marquants publiés dans nos colonnes :

– Chronique du recueil “Six nouvelles pour remonter le temps” (2017).
– Article “Quand les momies de Saint-Michel inspirent un grand de la BD” (2019).
– Chronique de l’ouvrage “101 Bordeaux à découvrir” (2014), devenu une porte d’entrée accessible à la diversité des vins de la région.
– “Un guide du Bordeaux insolite et authentique” (2018), consacré à la sortie du livre Bordeaux disparu et secret.

Ces textes reflètent l’ensemble de son apport : valoriser Bordeaux en la rendant lisible, vivante et intelligible.

Un travail remarqué sur le Prince Noir

Parmi ses ouvrages et recherches consacrés à l’histoire médiévale bordelaise, Antoine Lebègue s’était particulièrement intéressé à la figure du Prince Noir, Édouard de Woodstock, dont la domination anglaise au XIVᵉ siècle a profondément marqué l’histoire urbaine.
Ses travaux rappelaient la présence durable du Prince Noir à Bordeaux, la structuration politique qu’il y a imposée, et l’influence exercée sur l’urbanisme et la mémoire de la cité. Bordeaux Gazette avait relayé cet intérêt lors de la parution de son ouvrage consacré à cette période, dans lequel il articulait sources médiévales, topographie urbaine et pédagogie à destination du grand public.
Ce travail figure parmi ses contributions les plus marquantes à la vulgarisation historique bordelaise.

Ouvrages et activité éditoriale

Les ouvrages d’Antoine Lebègue sont nombreux et appartiennent pour la plupart au champ de l’histoire locale et du vin. Les titres suivants sont confirmés par nos propres archives et par les notices éditeurs :
– “101 Bordeaux à découvrir” (Dunod) — ouvrage de référence sur les vins de Bordeaux.
– “Bordeaux disparu et secret” (Éditions Sud-Ouest) — exploration des lieux oubliés ou transformés.
– “Les Vins de Bordeaux” (Hachette Pratique) — synthèse illustrée sur les vignobles girondins.

Nos chroniques disponibles sur Bordeaux Gazette témoignent de la réception régulière et attentive de ses livres par notre rédaction.

Héritage et empreinte locale

La disparition d’Antoine Lebègue représente une perte réelle pour les lecteurs et lectrices attachés à l’histoire bordelaise. Ses articles, comme ses ouvrages, auront marqué plusieurs générations d’amateurs de patrimoine, curieux de mieux comprendre leur ville.
Il laisse derrière lui une œuvre documentaire conséquente, un regard exigeant et une manière singulière de raconter Bordeaux “à hauteur d’homme”. Pour une rédaction locale comme la nôtre, qui l’a longtemps compté parmi ses contributeurs réguliers, son absence laisse un vide tangible.