Une ouverture sous le signe de la voix et de la rencontre

Inauguration Festival Hors / En Jeu

Marc Delmas et la chorale du Centre Hospitalier de Cadillac

La soirée s’est ouverte sur un moment suspendu : les chorales du Centre Hospitalier de Cadillac et de l’Ehpad du Loret, réunissant également des résidents de la Résidence de la Lorette et du Foyer Bois Joly. Sous la direction de Marc Delmas, leurs voix se sont élevées dans l’auditorium, formant une polyphonie fragile et lumineuse.
Loin de toute performance, ces chants racontaient avant tout l’expérience du partage : celle d’hommes et de femmes que la société rend souvent invisibles, retrouvant ici un espace d’expression et d’écoute. Ce chœur d’âmes, uni le temps d’une soirée, a offert au public un aperçu de ce que le festival défend depuis vingt ans : la beauté de la diversité et la puissance du collectif.

Inauguration Festival Hors / En Jeu

La chorale de l’Ehpad du Loret

“Résilience”, une œuvre chorale entre ombre et lumière

Le spectacle « Résilience », porté par le projet Uni-Sons et le Collectif Aléas, a ensuite plongé la salle dans un univers où la musique et la danse deviennent langage commun. Sur scène, artistes professionnels et artistes en situation de handicap ont fait dialoguer leurs corps et leurs voix dans une succession de sept tableaux — Profondeur, L’Étranger, Écho, L’Imposteur, L’Entraide, L’Éveil, Libération.
Chaque séquence évoquait une étape du chemin vers la reconstruction : les chutes, les tâtonnements, les gestes hésitants, mais aussi la lumière qui revient, la solidarité qui sauve.

Résilience

© Photo Oihana Marco

Le spectacle ne cherche pas la virtuosité, mais la vérité des corps. Ces danseurs et musiciens racontent, à leur manière, que la résilience ne se décrète pas : elle se traverse, souvent ensemble. En filigrane, une réflexion s’impose : les personnes en situation de handicap portent une puissance de création et d’émotion trop souvent invisibilisée. Ici, elles deviennent force de proposition, à part entière.

Résilience

© Photo Oihana Marco

Ce moment, salué par de longs applaudissements, illustrait parfaitement le projet du festival : transformer la scène en lieu d’égalité, où chacun peut exister autrement.

Une exposition pour redonner image et regard

Inauguration Festival Hors / En Jeu

Justine Espagnet à gauche, Oihana Marco au micro et Jean-Paul Thalus à droite

En clôture de la soirée, la photographe et photothérapeute Oihana Marco a présenté son exposition L’image de ta nature, en présence de Jean-Paul Thalus, cadre de santé, et Justine Espagnet, monitrice-éducatrice.
Né d’un travail mené avec les patients de l’unité Marguerite du Centre Hospitalier de Cadillac, ce projet associe portraits et fragments de paysages naturels dans une subtile double exposition. Les patients y deviennent co-créateurs, choisissant les éléments qui les représentent et participant à la sélection finale des images.

Cette démarche, soutenue par l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, s’inscrit dans le même élan que le festival : redonner visibilité et sens à ceux que l’on ne regarde pas assez. “Ce que montre cette exposition, expliquait Justine Espagnet, c’est que chacun a une nature propre, et que la photographie peut être un miroir bienveillant.”

L’art comme horizon commun

Les interventions de représentants de la Région Nouvelle-Aquitaine, de Christelle Alexandre de la DRAC et Béatrice Maisonnave de l’ARS ont souligné la portée de ce travail collectif. “La santé mentale, la vulnérabilité, le handicap ne sont pas des sujets périphériques, mais des priorités politiques”, a rappelé une élue régionale, insistant sur la nécessité de faire dialoguer culture et santé.

Inauguration Festival Hors / En Jeu

Béatrice Maisonnave, Chargée de mission Culture et Santé ARS Nouvelle-Aquitaine
© Photo Oihana Marco

Pour cette édition anniversaire, Hors Jeu / En Jeu réaffirme sa vocation : ouvrir des espaces où l’art permet de se dire, d’être vu, entendu, reconnu. Et, comme le souhaitait un intervenant à la clôture de la soirée, que chacun reparte “un peu moins hors jeu, et beaucoup plus en jeu, dans sa propre vie.”