Le Bouscat
Ils sont des millions par jour à se rendre au boulot ou ailleurs en métro dans cette "grosse pomme" qui doit ce surnom hérité dans les années vingt, à l’activité des champs de courses où les récompenses étaient surnommées des "apples" et où elles étaient rondelettes d’où le big.
Alexa Mirassou a passé une grande partie de sa vie en dehors de Bordeaux bien qu’en étant native et ses onze ans passés à New York, à Manhattan où pour se rendre à son travail elle empruntait ce très banal moyen de transport qu’est le métro, qui l’a fasciné au point de se décider à saisir l’image des personnages qui le fréquentent. Aujourd’hui de retour à Bordeaux elle exerce sont métier de graphiste dans son agence qu’elle a créée sous le nom de Studio Mir. Le métro à New York c’est quelque chose de spécial avec ses mille kilomètres de lignes qui ne desservent que Manhattan, Brooklyn, Queens et le Bronx fonctionnant 24/24 entre ses rames normales et ses rames express. Dans ce métro on y croise une population bigarrée, hétérogène et fabuleusement séduisante voire surprenante pour celui qui sait la regarder. C’est justement cette population incroyablement diverse qui a accroché l’œil d’Alexa Mirassou saisissant ces visages ou ces portraits, kaléidoscope d’un "melting pot" qui a parfaitement fonctionné dans cette incroyable métropole où jamais rien ne s’arrête. Avec ces instants saisis un peu à la manière d’un Frank Capra pour en faire une guirlande de portraits surprenants et saisissants, Alexa Mirassou a voulu nous faire appréhender sa vision de son Amérique dessinée à New York en dessous de l’horizon. On peut découvrir cette vision lors d’une exposition inaugurée ce vendredi au Bouscat dans ces portraits d’un monde fort différent du notre où elle expose sa mélodie visuelle d’un New York qui l’a fasciné. C’est au 1 rue Victor Billon à l’Esquisse Project que l’on peut découvrir ces portraits "volés" jusqu’au 17 juin et qui se nomment : NEW YORKERS Underground Stories.
- Alexa Mirassou réponds aux demandes d’explication sur ses photos
Ecoutons ce qu’en dit Alexa Mirassou de cette expérience dans son flyer de présentation de l’exposition inédite qu’elle propose : "Pendant dix ans j’ai photographié des inconnus dans le métro de New York. Avec pour seul outil un smartphone, mon approche devait rester invisible, presque furtive. Le métro est devenu mon studio, mon atelier nomade. A chaque descente, une nouvelle quête. Bien plus qu’un projet artistique, ces photographies sont un patchwork de visages et de fragments de vie saisis sur le vif. Une mosaïque d’instants suspendus : des portraits sans artifices, sans filtres, parfois flous, que je ne pouvais laisser s’échapper. Une beauté discrète que l’on oublie souvent de regarder lorsque tout va trop vite. Cette exposition rend hommage à ces silhouettes de l’ombre qui, sans le savoir, ont contribué à composer ce portrait vibrant d’une ville en perpétuel mouvement. A la lecture de ce modeste texte on comprend ce qui a profondément séduit Alexa et qui peuvent séduire à la vue de ces portraits, c’est leur incroyable diversité dans un lieu banal et unique, celui d’un transport en commun. Ici il semble bien qu’il soit question de la découverte d’un univers quelque part mythique à travers son "petit peuple" qui y vit qui fait le substrat de la population newyorkaise en dehors du monde frelaté des grands possédants et du show business qui pourtant a fourni des artistes incomparables comme il en fut un instant dans le monde du jazz le siècle passé. Une mélodie photographique à découvrir à travers ces portraits inédits d’inconnu(e)s qui figurent sur cette clé d’un solfège à découvrir. On peut aussi s’offrir quelques souvenirs de ces clichés avec de superbes tirages réalisés par Sylvain Dubois
- Ces portraits inédits qui sont disposés comme sur une partition musicale

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
Recherche
Sur le même sujet
Bordeaux Gazette Annuaire
