« Au-delà du chaos apparent et du bruit, des femmes et des hommes s’engagent pour l’humanité, font de leur quotidien, une œuvre collective afin de donner à autrui un autre goût de l’existence. » Philippe Madrelle
Les élus du Conseil départemental, ses agents, comme l’ensemble des habitants de la Gironde, éprouvent, aujourd’hui, un immense chagrin en apprenant la disparition de Philippe Madrelle. Il est juste de dire qu’une grande majorité de Girondines et de Girondins se sentent orphelins tant cet homme d’exception a eu partie liée avec leur vie quotidienne. Né à Saint-Seurin-de-Cursac, en avril 1937, Philippe Madrelle plonge dès l’enfance dans le grand bain de la politique. Son père est le maire SFIO de ce village du Nord Gironde et il reçoit à la maison nombre de personnalités de gauche, associe volontiers sa famille aux préparatifs des campagnes électorales. Philippe Madrelle s’engage tout jeune et milite au parti socialiste. Devenu professeur d’anglais, à Ambarès-et-Lagrave, il y est élu conseiller municipal en 1965 et, dans le même temps, est suppléant du député de la quatrième circonscription de la Gironde, René Cassagne. C’est à son décès, en 1968, qu’il devient lui-même député. S’enchaîne alors un parcours politique unique. Conseiller général de Carbon-Blanc puis conseiller municipal de la ville à laquelle il va lier son nom, il en devient le maire en 1976. C’est en cette même année qu’il est élu président du Conseil général de la Gironde.
- Une des dernière sorties de Philippe Madrelle entre Vincent Lassalle Saint-Jean et Philippe Lassalle Saint-Jean
Il est le plus jeune président d’exécutif départemental de France. Réélu député en 1978, il devient sénateur à partir de 1980. Constamment réélu à la tête du Département, avec une parenthèse de 1985 à 1988, il quittera cette fonction au moment où l’institution devient Conseil départemental et c’est Jean-Luc Gleyze qui lui succède en 2015. Il aura été également président du Conseil régional d’Aquitaine de 1981 à 1985. Au moment de son décès, il était toujours sénateur de la Gironde… Une mission qu’il a remplie avec passion jusqu’au bout et malgré la maladie. Philippe , décentralisateur acharné, a largement contribué à faire évoluer le paysage politique girondin et aquitain jusqu’alors majoritairement ancré à droite. Fervent défenseur des petites communes, du Département et du juste équilibre entre monde rural et secteur urbain, Philippe Madrelle a aussi accompagné et encouragé nombre de femmes et d’hommes politiques qui auront fait leur chemin : Alain Rousset, Alain Anziani, Michèle Delaunay, Gilles Savary, entre autres… Philippe Madrelle qui a toujours préféré le contact direct et le terrain aux grands destins nationaux, laisse derrière lui un héritage de réalisations locales très concrètes : des collèges aux routes et aux pistes cyclables, des salles polyvalentes locales aux bourgs revisités en passant par les domaines de loisirs départementaux, son empreinte est partout. Celui que la presse a surnommé « le vieux lion » a su s’attirer de nombreuses amitiés, à droite comme à gauche, et il va laisser un grand vide dans le cœur des Girondines et des Girondins.
Communiqué Conseil Départemental
Ecrit par La rédaction