Bordeaux
Initiée par Joël Aubert qui malheureusement, nous a quitté il y a quelque mois cette exposition met en valeur l’activité féminine dans l’agriculture de la Grande Aquitaine, elle est visible gratuitement dans le hall de l’Hôtel de Région jusqu’au 22 octobre.
Comme le rappelle Caroline Blumberg, Joël Aubert le fondateur d’Aqui avait rencontré, avant qu’elle ne réalise les photos, tous les personnages mis en scène dans cette exposition qui tenait beaucoup à cœur à son instigateur mais qui malheureusement n’a pas eu le loisir de découvrir le travail achevé dont il avait écrit tous les textes. Le début de la réalisation de ce travail de mise en valeur de l’activité féminine dans le milieu agricole avait débuté avant la crise du Covid qui a considérablement freiné la réalisation des photos nécessaires à finaliser l’exposition. Ainsi cette exposition est comme un hommage à celui qui l’avait imaginé mettant en scène des agricultrices de la Nouvelle Aquitaine pour mettre en évidence les différentes facettes de l’agricultrice (élevage, maraichage, culture céréalière, ostréiculture...) domaines que les femmes investissent de plus en plus. Il faut savoir que le terme agricultrice n’est apparu dans le dictionnaire qu’en 1961, comme s’est plu à le rappeler Alain Rousset lors de son allocution comme il a souligné l’activité de Lydia Héraud au Conseil Régional, en viticulture ce n’est qu’en 1980 que les femmes ont obtenu le statut de co-exploitante. Comme elle, comme pour Julie Rapet, aujourd’hui pour les Talibans ce serait la double peine femme chef d’entreprise et fabricante d’alcool, mais ils sont plus intéressaient par l’opium que par la vigne qui pourtant est à la base des revenus agricoles du pays Afghan mais là-bas on ne vinifie pas on les consomme à table ou on les fait sécher, on y recense quand même plus de cent variétés de raisin.
- Caroline Blumberg, la photographe
Caroline Blumberg pour illustrer les propos de Joël Aubert a choisi le noir et blanc car c’est avec le noir et blanc que la photographie a acquis ses lettre de noblesse de Robert Doisneau à Henri Cartier Bresson en passant par Raymond Depardon avec des noms comme Robert Capa, Man Ray, Bethina Rheims voire des grands portraitistes comme Avedon ou Norman Seeff. Le noir et blanc traduit une ambiance tout est question de lumière et point de couleurs qui aujourd’hui avec le numérique a envahi les pages des magazines où la couleur est à l’image ce que le noir et blanc est à la photographie. La couleur apporte peut être plus d’impact, plus de détails, plus de réalité, de cruauté, de brutalité dans son utilisation de tous les jours. La photo noir et blanc est capable d’apporter tout cela mais avec soit plus de finesse, soit plus de brutalité comme certaines photos de Capa de la guerre d’Espagne l’ont montré. Dans cette expo tout est douceur, intimité, communion que l’espace soit restreint ou s’ouvrant largement sur le paysage et comme Alain Rousset le soulignait avec humour, pas évident de faire poser une vache malgré tout Caroline Blumberg a su saisir des instants surprenants entre la bête et sa patronne, comme on peut le voir sur au moins deux photos. Pour rendre un dernier hommage à l’humour de Joël Aubert et son amour des gens qui en fait le plus souvent citait ce qu’il disait, on reprendra ce texte que la photographe a su magnifiquement illustrer avec ses chèvres "Laurence Gauthier, Nouaillé Maupertuis (86) « La Folie Bergère », brebis, agneau, poule bio, « Ingénieur agronome de formation, j’ai tout de suite aimé ce métier et les gens que j’ai pu y rencontrer ».
- Deux photos symboliques parmi toutes celles qui sont exposées
A voir jusqu’au 22 octobre dans le hall du Conseil Régional entrée gratuite
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette