Alors que le comité de pilotage du Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO) a validé, ce jeudi 9 octobre à Toulouse, le programme des trois nouvelles gares d’Agen, Montauban et Mont-de-Marsan, le débat autour de la future Ligne Nouvelle du Sud-Ouest (LNSO) reste vif. La veille, plusieurs parlementaires de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie ont dénoncé, dans un communiqué commun, les insuffisances environnementales du dossier, pointées par l’Autorité environnementale.
Trois gares validées et un calendrier maintenu
Réunis autour du préfet coordonnateur Pierre-André Durand, d’Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, et de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, les membres du comité de pilotage ont confirmé la poursuite du chantier selon le calendrier initial.
Les programmes des trois gares nouvelles – Agen, Montauban et Mont-de-Marsan – ont été approuvés. Ils seront intégrés aux marchés de conception-réalisation dont le lancement est prévu au printemps 2026. Les collectivités locales pourront s’exprimer sur les esquisses architecturales et sur l’intégration urbaine de ces futures infrastructures.
Les partenaires institutionnels ont également annoncé vouloir dépasser les seules obligations réglementaires en matière de compensation agricole, en engageant des dispositifs collectifs avec les acteurs du monde rural. Une participation du public par voie électronique sera ouverte dès le 27 octobre pour un mois, afin de recueillir les observations sur le dossier d’autorisation environnementale relatif aux opérations préalables entre Bordeaux et Toulouse.
Le comité a par ailleurs accueilli François Bausch, nouveau coordonnateur européen du Corridor Atlantique. Celui-ci a réaffirmé le rôle stratégique de la LNSO pour renforcer les liaisons ferroviaires entre la France et la péninsule Ibérique, un argument central dans la stratégie européenne de transport durable.
Des élus dénoncent un dossier « incomplet et imprécis »
Mais au même moment, le pôle parlementaire opposé au projet – regroupant plusieurs députés et sénateurs de Nouvelle-Aquitaine, alertait sur un tout autre aspect. Dans un communiqué publié le 8 octobre, il estime que le récent sondage commandé par SNCF Réseau, indiquant que 87 % des habitants du Sud-Ouest soutiennent le projet, « ne saurait masquer les alertes de l’Autorité environnementale ».
Selon ce collectif, l’avis rendu par cette autorité indépendante est « sévère » : il pointerait des insuffisances majeures dans l’évaluation des impacts écologiques et climatiques. Les mesures de compensation prévues seraient jugées « trop générales » et dépourvues de données précises sur les surfaces affectées, les espèces concernées ou le calendrier de mise en œuvre. L’absence d’engagement clair sur le moment où ces compensations interviendraient poserait, selon eux, un risque de pertes irréversibles pour certains milieux naturels, notamment dans le Sud-Gironde et les vallées humides traversées.
Les parlementaires dénoncent également un conflit d’intérêt potentiel, rappelant que le sondage favorable a été commandé par le porteur même du projet. Ils demandent que les décisions publiques se fondent sur des évaluations « indépendantes et transparentes » plutôt que sur des enquêtes d’opinion.
Enfin, ils rappellent que l’enquête publique menée en 2024 sur les Aménagements Ferroviaires du Sud de Bordeaux (AFSB) avait recueilli plus de 90 % d’avis défavorables, signe selon eux d’un rejet persistant sur le terrain.
Entre avancée institutionnelle et défi écologique
Entre les annonces institutionnelles et les réserves environnementales, le contraste est net. D’un côté, l’État et les Régions mettent en avant un projet « structurant et nécessaire » pour la mobilité durable et les échanges européens. De l’autre, une partie du monde politique et associatif redoute un chantier précipité, sans garanties suffisantes sur la préservation des milieux naturels et sur la transparence financière.
Alors que la participation du public doit s’ouvrir dans quelques semaines, la LNSO apparaît plus que jamais au cœur d’un débat où se mêlent ambition européenne, transition écologique et fractures locales.
📊 En chiffres
- 3 gares nouvelles : Agen, Montauban, Mont-de-Marsan
- Printemps 2026 : lancement prévu des marchés de conception-réalisation
- 27 octobre – 27 novembre 2025 : consultation publique sur le dossier environnemental
- 14 milliards d’euros : coût global estimé du projet GPSO

Ecrit par La rédaction
Recherche
Sur le même sujet
Bordeaux Gazette Annuaire

Et si je vous racontais...
Qui a tué Pollux ?
Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 10 - 11 - 12 - 13
Le Crime de la Pizzéria
Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4 - 5
Jeanne et Gédéon
Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4 - 5
On ne sait jamais de qui l’on peut avoir besoin
Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4