Des jeunes bénévoles s’allient à des députés pour agir contre l’extrême pauvreté

Cette semaine, les jeunes ambassadeurs de l’association ONE, qui lutte contre l’extrême pauvreté, ont rencontré des parlementaires de tous bords. Ils ont tenté de les convaincre de soutenir l’augmentation du budget d’aide publique au développement qui sera voté prochainement.



Co-fondée par l’artiste Bono, ONE vise à améliorer les conditions de vie dans les pays en développement, notamment grâce à l’engagement des nouvelles générations. L’association a créé un programme de jeunes ambassadeurs : 300 jeunes européens entre 17 et 30 ans sont devenus les voix citoyennes de ONE, militant à travers des plaidoyers. Ce sont quelques 50 d’entre eux, venant de Bordeaux ou d’ailleurs, qui ont pu rencontrer des parlementaires afin de les sensibiliser au budget d’aide publique au développement. Ce-dernier est une aide financière fournie par la France aux pays en développement afin de soutenir leur développement économique et d’y améliorer les conditions de vie. Pour David Reviriego, jeune ambassadeur bordelais et étudiant en Master au CELSA, il est crucial de s’y intéresser : « Un chiffre qui me révolte c’est qu’aujourd’hui dans le monde, il y a plus de 132 millions de filles qui se sont levées ce matin et qui n’ont pas eu le droit ou n’ont pas pu aller à l’école. Le budget d’aide publique au développement permet par exemple de lutter contre ça. »

Manifestation

Pour les jeunes ambassadeurs de ONE, le budget prévu cette année n’est pas satisfaisant. Anticipé depuis l’an dernier, il ne prend en effet pas en compte la crise sanitaire de 2020, niant de ce fait l’impact qu’elle a eu sur les pays en développement qui traversaient déjà de grandes difficultés. Pour David, « il est hors de question qu’on ferme les yeux sur le fait que les pays les plus pauvres ont aussi souffert de la crise sanitaire ». Afin de convaincre les députés, les jeunes ambassadeurs de ONE proposent un outil simple et efficace : la taxe sur les transactions financières, qui concerne les transactions en bourse des sociétés françaises. Une partie de cette taxe est déjà allouée au budget d’aide publique au développement, mais pour les bénévoles, cette part n’est pas suffisante. « Le secteur financier est un des rares secteurs qui a bénéficié de la pandémie  », explique David. « On estime donc qu’il devrait participer à la reconstruction des pays vulnérables. C’est une question de justice et d’égalité. » Maya Pargade-Klitzke, jeune ambassadrice et étudiante en Master à Sciences-Po Bordeaux, précise : « Aujourd’hui trente-deux pourcents de la taxe sur les transactions financières est reversée au fond de solidarité, mais on demande que cette part passe à cinquante pourcents et que cette taxe soit relevée comme pour l’Angleterre, c’est-à-dire qu’elle passe de 0.3 à 0.5 pourcent. Grâce à tout ça on pourrait rajouter 800 millions d’euros reversés à l’aide au développement. »

Chrstine Pirès-Beaune

Si certaines rencontres avec les députés ont été entravées par la crise sanitaire, les jeunes ambassadeurs sont cependant satisfaits de celles qui ont eu lieu. « En général ils sont vraiment conscients et avertis », explique David. « Par exemple si je prends la député socialiste madame Christine Pirès-Beaune, elle est très engagée, et me tenait au courant de ce qu’il se passait à l’assemblée, de ce qu’elle avait fait, des remous politiques. » Pour lui, les parlementaires peuvent tous agir afin de soutenir leur cause, que ce soit en se rendant à l’hémicycle pour défendre les amendements en question et les voter, en sensibilisant leurs collègues, ou en mobilisant l’opinion publique et la presse. Certains députés sont cependant dubitatifs face à la cause défendue, souhaitant se concentrer sur la pauvreté en France avant de combattre celle des pays étrangers. Mais pour David, « il faut vraiment comprendre que ce ne sont pas des causes qui s’opposent, au contraire elles sont complémentaires ». Le jeune ambassadeur souhaite que les élus « prennent conscience qu’on ne peut pas vivre en autarcie et laisser les pays d’à côté se développer dans de si grandes difficultés. C’est un combat de longue haleine qu’il faut rabâcher, répéter, mais j’espère que progressivement ça deviendra un combat acquis. »

Ecrit par Anaëlle Montagne


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