Bordeaux

SlimFreddy’s : Des burgers faits par un ancien trader !

En mars 2018 ouvre à côté de Bordeaux SlimFreddy’s, le premier fast-food en France à proposer des burgers miniatures. Si le concept est singulier, le créateur de la marque l’est encore plus. Focus sur l’histoire de Fred, ancien trader et sportif de haut niveau, devenu chef d’une entreprise de restauration atypique du jour au lendemain.



Faire petit pour plus de diversité

SlimFreddy c’est avant tout Fred Vibert, de son vrai nom, 49 ans. Le concept de son restaurant peut être résumé en une phrase : “La première franchise française de mini burgers qui permet à chacun de goûter plusieurs parfums dans la même commande”, selon ses propres mots. Une bonne mise en bouche pour expliquer son idée novatrice, qu’il présente comme la première en France.
Le concept est simple : au lieu d’avoir un grand burger dans votre menu, vous en avez deux ou trois plus petits, pour varier les plaisirs. Quatre burgers sont au menu : le « Slimboy (au boeuf), le « Slimchick » (au poulet pané), le « Slimveg » (végétarien) et le « Slimedition », un burger en édition limitée qui change toutes les trois semaines et vendu en couple à 5,95 euros. La maison propose aussi des « slimdogs » (hot-dogs), et le « Brunch du dimanche », des burgers au bacon, au rösti, à la saucisse, ou tout en même temps. Et les prix sont abordables. Trois menus sont proposés : le « Couple » (deux burgers au choix, avec frites et boisson) à 8,95 euros, le « Trouple » (même chose, mais avec trois burgers avec frites et boisons), à 11,45 euros, et le « Grouple », 12 burgers au choix, avec quatre frites et quatre boissons à 45,95 euros . Les frites sont faites maison et peuvent être servies nature, avec du cheddar, du chili, ou les deux.

L’enseigne rouge sur fond bleu, rue de Pessac

« Gagner bien ma vie avant de faire la cuisine pour les autres »

Ce qui est sûr, c’est que le chef d’entreprise derrière cette idée revient de loin. Originaire de Bordeaux, il y fait ses études avant de partir à Londres dans le cadre d’un programme international d’échange. Quand il est jeune, ce qu’il veut faire, c’est de la restauration. Il postule dans des grandes écoles hôtelières, avant d’être accepté à Lausanne. Mais très rapidement, il se tourne vers le business. “Je me suis très vite rendue compte que j’avais besoin de gagner bien ma vie avant de faire la cuisine pour les autres”.
A 23 ans, il repart à Londres et trouve du travail chez Barclays Banque, une banque anglaise. “De là, j’ai fait mon trou. J’ai été envoyé à Copenhague, à Hambourg, à New-York”. Spécialisé sur le Forex (marché des devises), il spécule sur les devises et sur les matières précieuses. Son travail lui permet au fil des années de vivre dans 12 pays différents. En 2016, il rencontre Camille, sa compagne, qui vient de finir ses études d’ostéopathie. L’année suivante, tous deux arrêtent leurs carrières respectives et se lancent ensemble dans l’aventure.

Fred Vibert, alias SlimFreddy.

« J’ai peut-être un don »

Depuis toujours, le chef d’entreprise nourrit une certaine attirance pour la « bonne bouffe » . “A côté de mon métier de trader, j’avais une grande passion dans la vie : manger. Et la compétition”. Pas étonnant pour un ancien sportif de haut niveau, dans l’équipe de France de natation Espoir. “Un jour, je suis à Houston, au Texas. Je vais voir un client qui me dit qu’il va m’emmener dans un restaurant de barbecue typique, de la viande, de la viande, de la viande, comme j’aime. Il y avait une scène avec un trône”. Le but est évidemment de monter sur la scène et de manger tout ce qui nous est présenté. "Ça me plait. Je me suis assis, et j’ai battu le record. Et là je me suis dit, j’ai peut-être un don”. Il commence à faire les compétitions internationales du monde entier, mange 293 huîtres, un côte de bœuf de 3 kg, boit 27 verres de gin tonic sans les mains. Et n’a jamais été malade.
Et les signes ne s’arrêtent pas là. “Il y a eu un autre déclencheur. La première fois que j’arrive à Wall Street, j’ai faim, comme d’habitude. Et je demande à mes clients où est-ce que je peux manger. Ils me conseillent d’aller au McDo, j’y vais, et quand je passe ma commande je me retrouve avec un ticket où il y a écrit une heure. Je vais voir la caissière, je lui demande de quoi il s’agit. Et elle me répond que si dans six minutes je n’étais pas servi, c’était gratuit. Ça, c’était le fast-food”. Et puis un jour, son choix est définitivement fait. “J’ai été marqué pendant 25 ans par plein de petites anecdotes comme ça. Qui ont fait qu’un jour, je me suis retrouvé à la City de Londres, derrière plusieurs gars qui ne savaient pas s’ils voulaient du ketchup ou de la mayo. Je voyais le temps passer, c’est à la seconde près mon métier. Et là je me suis dit que j’allais faire un truc, que j’allais créer ma marque, avec mon concept. J’ai arrêté ma carrière il y a trois ans. Et je me suis dit que c’était l’heure, j’allais attaquer le marché.”

Slim Mac

Le premier pas franchi

Il s’agit maintenant de définir quels sont ses objectifs, et comment s’y prendre pour les atteindre. “Je me suis demandé ce que je voulais dans mon fast-food. J’ai commencé par la taille des burgers. Je suis comme tout le monde, j’ai envie d’en goûter plusieurs. Donc j’ai réduit leur taille. De là, j’ai énormément travaillé sur la qualité de ce que je faisais à manger. Je suis allé me renseigner auprès de grands chefs étoilés que j’avais rencontrés dans ma carrière. Et je me suis rapproché d’un groupe de cuisinistes qui s’occupe des plus grands, et chez eux j’ai trouvé des outils qui me permettaient de faire à la fois des produits hyper qualitatifs, et un service unique.” “A la Bourse, il y a beaucoup de moments où on attend. Et pendant ces heures, je lisais les avis de consommateurs dans plein de pays, pour savoir ce qu’ils recherchaient. Dans mon cas, je souffrais du service. Dans les fast-foods, y’a plus rien de “fast”. On nous a habitués au médiocre. Aujourd’hui, plus personne n’est choqué d’aller au McDo et d’attendre 25-30 minutes alors qu’il y a 2 personnes devant vous. Vous allez au drive, ça ne vous choque plus qu’il manque des frites ou un burger. Moi ça m’est insupportable".

Immanquable

La naissance de la marque

Leur premier restaurant ouvre en mars 2018 au Haillan. SlimFreddy rencontre Kevin, son premier client, qui au bout d’un an de visites régulières devient son franchisé, et le patron de son restaurant. Depuis, ils ont préféré fermer ce premier local à cause du Covid-19 et du confinement. Leur principale clientèle était alors des travailleurs qui profitaient de leurs pauses. Il semble donc plus raisonnable au vu de la situation de changer de stratégie, d’autant plus qu’ils avaient déjà le projet d’ouvrir un plus grand restaurant. "Ça a été 8 mois de travail tombés à l’eau, où on est partis de zéro à nouveau et où il a fallu rebondir”, avoue Kevin. Pour leur projet de nouveau restaurant, la banque annule au dernier moment son financement. Mais malgré ce refus et la crise sanitaire, ils se lancent quand même, et ouvrent en octobre 2020 un plus petit local que prévu, à coût réduit. Un choix payant puisque grâce à leur nouveau restaurant situé rue de Pessac, ils font aujourd’hui 20% de chiffres d’affaires supplémentaires tous les mois. Avec une moyenne de 1600 burgers servis par semaine, leur record est de 269 burgers en un service. Deux restaurants sont en projet à Toulouse, d’autres à Aix en Provence, à Montpellier, ou encore à Nîmes. Et même à Londres.

Partez à la découverte

“J’ai révolutionné le monde du fast-food”

Un succès dont se vante le restaurateur. “J’ai révolutionné le monde du fast-food. Si vous arrivez chez SlimFreddy’s, et qu’il y a quatre ou cinq personnes devant vous, vous flashez un QR Code. Il vous emmène sur notre application, vous commandez et vous payez. Vous êtes servis avant même que les autres clients aient terminé de passer leur commande. Ça, personne ne le fait aujourd’hui. Personne ne va aussi vite que nous aujourd’hui. Le temps d’attente moyen des coursiers Uber devant les restaurants en France est de 11 minutes 30. Chez nous c’est 3 minutes. Aujourd’hui tout le monde fait un burger de 10 ou 12 centimètres, moi j’ai révolutionné ça”.
“Le travail de sept ou huit personnes dans un gros groupe, moi je le fais avec deux. J’ai mis en place en cuisine les techniques de communication du trading. Et aujourd’hui quand j’ai des chefs étoilés qui viennent chez moi, ou des clients, ce qui les fait le plus halluciner c’est d’entendre les modes de communication en cuisine, c’est comme un chef d’orchestre”.

Fred Vibert et son équipe

Un projet à deux

Un projet qu’il a construit en collaboration avec sa compagne, Camille, qu’il a rencontré il y a 5 ans et demi, alors qu’elle venait de finir ses études d’ostéopathie à Avignon. Elle avoue n’être à la base pas du tout consommatrice de fast-food. "Ça s’est fait naturellement, affirme-t-elle. J’ai trouvé l’idée géniale. Assez rapidement je me suis lancé dans l’aventure. A la base c’était l’idée de Fred, j’ai pris ça à bras le corps et c’est devenu mon bébé. Au départ j’avais plein d’idées, et je me demandais comment on créait une société, comment on gérait tout ça. Et en fait, c’est très simple. Il suffit de faire le premier pas. Je pense que j’ai beaucoup appris en l’espace de quelques temps”. “Aujourd’hui je serais capable, si j’ai un autre projet, de me lancer toute seule, alors qu’il y a 3 ans ça aurait été impossible. C’est vrai qu’il y a d’autres choses qui me plaisent. Peut-être que demain, s’il y a moins de travail, que l’on embauche d’autres gens, j’arriverai à faire autre chose. Mais je crois que je ne pourrai pas totalement lâcher SlimFreddy’s”. Camille s’occupe entre autres de la partie digitale, marketing et communication de l’entreprise. Elle s’occupe aussi de rechercher les locaux des futurs restaurants. En dehors de son métier de chef d’entreprise, SlimFreddy anime des conférences à Sciences Po et dans les grandes écoles. De quoi découvrir de nombreuses autres facettes du personnage, ou suivre la vie du “bébé” du couple, qui ne demande qu’à grandir !
Slim Freddy’s
45 rue de Pessac
33000 Bordeaux
05 35 38 30 22

A emporter et livraison

Ecrit par Manon Gazin


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