A l’heure où la sobriété semble de plus en plus réclamée dans les salons de nos assemblées et ministères, alors que le Monsieur Propre de notre pays, le célèbre commissaire du peuple Edwy Plenel ou du moins son équipe, s’intéresse actuellement avec persévérance au choix et au changement de rideaux de l’appartement du ministre, projet finalement abandonné par celui-ci .... Il y a vraiment de quoi confirmer s’il en était besoin qu’aujourd’hui dans notre pays, tous les os sont bons à ronger pour notre presse d’investigation !
La transparence ainsi incarnée semble bien sur la voie d’un déraillement aussi dangereux que ridicule tant la démesure et l’hystérie médiatique participent allègrement à la confusion quant à la hiérarchie dans l’importance des affaires ...
Histoire de mettre les choses à leur juste place, force est de constater que le ministre de Rugy n’a bénéficié d’aucun enrichissement personnel et que par ailleurs, s’il ne s’agit pas de mettre les ministères au jambon beurre et au vin à un euro, l’affaire qui au bout du compte n’est qu’une petite affaire aura au moins eu le mérite de mettre à jour quelques insuffisances au niveau du contrôle des dépenses dans les palais de la République ainsi que les quelques fautes du ministre
Devoir faire une enquête à posteriori pour vérifier la réalité et la cohérence des dépenses du ministre, ainsi que pour finir par connaître les noms de ses invités n’est cependant ni logique ni acceptable.
Dans un France où le désir de vengeance alimenté tant par les difficultés sociales pour certains que par la jalousie pour d’autres, concevoir que le niveau de vie d’un ministre peut être légèrement supérieur à celui du Français moyen n’est pas vraiment en tous points inacceptable, l’important étant tout simplement et à l’évidence de trouver la juste dose et d’interdire les excès.
Instrument utile à la régulation de notre démocratie, la presse d’investigation est bien sûr indispensable, attention quand même à ce qu’elle ne devienne pas une approximative presse de dénonciation.
Trop c’est pas bien, disait ma grand-mère.
Ecrit par Dominique Mirassou