
Dans une enquête publiée mardi 16 juin, le journal "Le Monde" révèle les conditions, sujettes à caution, d’attribution d’un appel d’offre pour une étude sur le glyphosate par l’Anses (Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). L’agence est chargée de délivrer les autorisations de mise sur le marché des pesticides et aussi de surveiller leur impact sanitaire ou environnemental. Or, un collectif de scientifiques alerte le journal en mettant en cause la procédure de sélection de laboratoires chargées de réaliser des études sur le glyphosate. Ils s’interrogent ainsi sur l’indépendance et la déontologie dont a fait preuve l’Anses. Le consortium sélectionné pour cette étude est coordonné par l’IPL (Institut Pasteur de Lille), dirigé par Fabrice Nesslany. Or, cette même personne est à la tête du groupe d’expertise collective d’urgence (GECU) de l’Anses. C’est ce groupe qui a participé à la rédaction du cahier des charges l’appel d’offre selon Delphine Batho, citée par le Monde. En 2016, Fabrice Nesslany avait par ailleurs pris part à la rédaction d’un rapport d’expertise ayant conduit l’Anses à émettre un avis plutôt favorable au glyphosate, a soulevé Delphine Batho, créant selon elle un « risque d’un manquement à l’impartialité ». Le collectif lanceur d’alerte qui veut rester anonyme, souligne d’autres lacunes dans l’appel d’offre et le cahier des charges, comme notamment le fait que seul le principe actif soit étudié et non les produits commercialisés.
Source Le Monde
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