Reggae Sun Ska
Avec un total de 27500 festivaliers, Fred Lachaize, directeur du festival, s’est dit content de cette deuxième édition consécutive sur les terres médocaines qui a amélioré certains points par rapport à l’édition précédente.
Si le directeur se montre cependant inquiet sur la pérennité du festival du fait des finances des partenaires que sont la région et le département, il reste heureux que le Reggae Sun Ska reste l’évènement majeur du Reggae en France. Venant de toute la France, mais aussi de l’étranger (surtout des espagnols), les festivaliers ont assisté une nouvelle fois à une soirée complètement folle. C’est d’abord Don Carlos, qui a ouvert le bal, et si le jamaïcain n’a pas sorti d’album depuis 2010, il reste une des figures emblématiques de la scène reggae. Le natif de Kingston, de 67 ans, et à la voix tellement emblématique proche du reggae roots et rastafari, est arrivé sur scène en costume noir avec une veste blanche pour un set d’une heure où l’on a retrouvé les grands classiques comme « Oh Girl » ou encore « Fight révolution ». Les festivaliers que ce soit Don Carlos ou un nom se sont passés le mot, et ont mis une ambiance de folie, dès le début de cette soirée.
- La foule au 22ème Reggae, Sun, Ska
Accompagnés d’un orchestre de cuivres des plus talentueux, c’est le DJ Dodosound et la chanteuse très énergique Iseo qui ont enchaîné sur la scène One Love. Depuis 2014 qu’ils font les concerts tous les deux, la magie opère avec les influences reggae, soul, triphop, et des textes engagés et forts. Pendant une heure, c’est plusieurs milliers de festivaliers qui ont suivi le rythme endiablé de la musique proposée. The Skatalites ne sont plus très jeunes avec les 55 ans de carrière du groupes, mais mettent toujours une ambiance survoltée avec les trompettes, les saxophones, les trombones, les basses. L’harmonie du groupe qui a fait une intro musicale de 10 minutes, a été accompagnée par la voix inimitable de Stranger Cole, chanteur de Ska, Rocksteady, et Reggae jamaïcain, ainsi que de la chanteuse du groupe des Skatalites. C’est toujours agréable de voir du ska sur la scène française, et avec un coucher de soleil au même moment, le concert fut très agréable, aussi bien pour les yeux que les oreilles.
- Duc-Inc
Le festival prend une nouvelle tournure sur la venue de Dub Inc, et c’est tout un festival qui s’enjaille*, et décolle avec la venue des stars du reggae made in France. Naviguant sur plusieurs styles, les deux chanteurs Hakim et Aurélien ont donné tout le mood que les festivaliers étaient venus chercher, avec un style très dancehall, reggae, musique Kabyle, et des textes sincères et forts. Les deux chanteurs très complémentaires sur scène, Aurélien à la voix très grave, et Hakim aux sonorités reggae enchaînent les titres jusqu’au feu d’artifice sur la chanson « Rudeboy », et « Chaque nouvelle page ». Duc Inc est venu ensuite à la rencontre de son public dans la partie partenaires/vip pour offrir les selfies et les autographes aux fans.
- Ambiance de soirée
La soirée s’est terminée par la star de ce festival. Ziggy Marley, frère aîné de la tribu Marley, mais aussi le premier à s’être lancé dans la musique a sorti en 2018 son dernier album « Rebellion Rises » . Surfant sur le succès de son frère Bob, il comptabilise malgré tout 8 Grammy Awards, et des centaines de concerts donnés à travers le monde. Reprenant les morceaux de ses propres albums mais aussi les tubes de son frère, Ziggy quitte la scène sur un concert, limite trop propre, et très carré, mais qui aura ravi les festivaliers. Il est à espérer que le festival perdurera, afin de réjouir tous les fans de reggae en France, et de montrer que cette musique du monde n’est pas morte. Souvent porteur de message, les textes sont aussi une magnifique manière pour les amoureux de la musique de comprendre certaines choses. La petite déception de certains festivaliers avec les propos recueillis, restera de ne pas avoir vu des artistes comme Ben Harper, ou Ska-P qui sont actuellement en France pour la tournée des festivals français.
*S’enjailler (s’amuser, s’éclater, passer du bon temps, prendre du plaisir) est un néologisme créé par le langage branché ivoirien.

Ecrit par Loïc Cousin
Chez Bordeaux Gazette depuis 2016, j’assure essentiellement la couverture des concerts/spectacles/festivals sur la région Nouvelle-Aquitaine, et également la couverture d’évènements sportifs. Je m’occupe de la rédaction des articles, illustrés de mes photographies. Je travaille à côté comme photographe Freelance auprès des productions, agences, clubs de sport, fédération, presses et médias.
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