En général quand on vendange en rouge, il s’agit de ramasser un maximum de raisins arrivés à maturité dans un minimum de temps quand les merlots ou les cabernets sont arrivés à maturité on observe souvent de grandes troupes de vendangeuses et de vendangeurs pour les châteaux qui vendangent à la main ou même des machines à vendanger que l’on utilise de jour ou de nuit. Ensuite souvent la vendange est triée avant d’être pressée pour obtenir les jus qui vont être mis en fermentation avec éviction de la rafle et la fermentation alcoolique va se développer dans des cuves à l’abri de l’air dans le chai ou elle est soigneusement soigneusement surveillé en terme de température par un personnel adéquat qui gère l’élaboration des breuvages rouges de différentes qualités allant de vins simples à des vins très élaborés par vieillissement plus ou moins longs en barriques avant qu’ils n’arrivent dans un flacon que chacun ira quérir chez un quelconque marchand.

On ne ramasse pas forcément toute la grappe selon le passage

Par contre en Sauternes rien de tel si ce n’est le devenir du flacon élaboré car au départ la vendange s’effectue en plusieurs collectes qui peuvent être deux, voir trois ou même quatre ramassages et il serait plus approprié de dire collecte car à chaque fois on ne prélève que la partie de la grappe atteinte de pourriture noble et qui peut être récupérée. Ceci demande des troupes de vendangeuses et vendangeurs très expérimentés qui savent reconnaitre les parties de grappes ou les grappes à prélevées. Ceci implique que chaque vendangeuses ou vendangeurs soit formés quand il est nouveaux à faire ce ramassage. Tout ceci demande une organisation particulière d’autant que selon la météo et l’état du vignoble, on collecte ou on ne collecte pas mais quand on se décide tout le monde doit être là ce qui implique qu’aucun vendangeur ne réside à plus de dix kilomètres. Les vendangeurs sont essentiellement des gens de Fargues qui soient ont travaillé au château et sont à la retraites soit des retraités locaux créant une troupe ou tout le monde se connait.

Des grains de différents coloris mais tous près à être pressés dans leur diversité.

Il y a aussi quelques personnes jeunes comme cette petite fille qui accompagne sa grand mère qui lui montre tous les détails des principes de ce types de vendanges. Le départ des vendangeurs est déclenché par le chef de culture qui une fois le départ donné va disposé des bacs de récoltes à l’autre bout des rangs entrepris pour récupérer la vendange quand les vendangeurs sont arrivés. Curieusement on ne sent pas cette tension comme dans les vignes rouges ou souvent les vendangeurs remplissent la hotte d’un porteur qui va au bout du rang déposé sa vendange. Cette année on a vendangé les sémillons avant les sauvignons alors que les autres années c’est souvent l’inverse. Ces deux cépages sont les cépages exclusifs du Sauternes et il n’y a pas de muscadelle comme on peut le rencontrer en Bergeracois. Dans ce Sauternais qui regroupe seulement cinq communes qui sont Sauternes, Barsac, Fargues, Preignac et Bommes le vin blanc liquoreux est presque sinon tout à fait une religion qui demande un rituel précis qui doit être accompli avec respect.

Ambiance studieuse dans les rangs de vignes qui sont plantés larges et restent enherbés.

Pour les personnes qui seraient intéressées par la saga Lur Salus qui remonte au XIII -ème siècle il existe un ouvrage ou vous trouverez sous la plume d’Hélène Farnault tous les détails de cette extraordinaire aventure qui prend sa source avec le pape Clément V jusqu’à nos jours où si Yquem est tombé dans les bras de LVMH, Fargues reste l’enfant des Lur Salus en propre qui y mettent la même ferveur que ceux à qui ils ont succédés. L’album est magnifiquement illustré par François Poincet et cela ferait un beau cadeau pour ceux qui s’intéressent au sujet des grands Sauternes, du reste il n’y en a guère de petits.