Biarritz
A huit journées de la fin de la phase de poule les éternels rivaux de la cote basque Bayonne et Biarritz, toujours en course pour une montée* en Top14 s’affrontaient au stade Aguilera le temple de l’ovalie biarrote.
Forts d’être invaincus à domicile et en meilleure position au classement (5° place pour le Biarritz olympique et 8° pour l’aviron bayonnais l’enjeu étant de terminer dans les six premiers) les locaux pouvaient aussi se prévaloir d’une seule victoire à l’extérieur ... à Bayonne justement ! Ce sont donc des visiteurs revanchards qui se présentaient samedi soir dans la cité balnéaire où les cordes célestes ont depuis plusieurs semaines remplacées le soleil bienfaiteur d’hiver davantage présent habituellement en cette période. Fallait il voir la un signe plutôt défavorable pour les bleus et blanc de l’aviron ? Eux qui après une traversée de l’automne compliquée sur le plan comptable venaient d’enchaîner plusieurs victoires convaincantes en terme de production de jeu et présentaient le meilleur bilan des clubs depuis le début de l’année 2018 ; où à l’inverse une aubaine pour des biarrots un peu empruntés en ce moment mais toujours prompts à relever la tête dans ce type de défi ?
Surprise donc dès le début du match et pas du côté de la météo car un véritable déluge s’est bien abattu durant quatre vingt minutes dans un stade comble et coloré de rouge et de bleu, mais véritablement sur l’engagement et la fougue biarrote qui allait balayer des bayonnais durant les dix premières minutes. Le temps à Pierre Bernard Bernard ancien ouvreur de l’UBB d’ouvrir la marque sur pénalité en bonne position avant que la famille Lucu se mette en évidence sur du jeu déployé pour un essai en coin de l’ainé de la fratrie Ximun. (10/0 7eme). Biarritz va continuer à pousser pour tenter de faire le break, méritoire tant le ballon transformé en savonnette sur cette pelouse gorgée d’eau complique les velléités offensives. Bayonne habitué à des entames ratées cette saison plie mais ne rompt pas et finit par desserrer l’étreinte sur des récupérations où fautes biarrotes, suffisant pour rester dans la partie.
Le premier tournant de la rencontre va se produire en deux actes alors que Bayonne est dans les vingt deux mètres rouge et blanc après la belle envolée du demi de mêlée de l’aviron Emmanuel Saubusse. Bayonne attaque encore mais le rusé Pierre Bernard intercepte l’ogive, traverse le terrain pour trouver du soutien 60 mètres plus loin. La encore la défense bayonnaise aux abois va faire front et contrer un coup de pied de déplacement biarrot, une aubaine pour le véloce ailier Martin Lavaud qui récupère le ballon et va inscrire l’essai des bleus et blancs entre les perches après un raid solitaire qui relance totalement la partie (10/7 28eme). Biarritz accuse le coup tandis que les avants bayonnais revigorés, Adam Jaulhac bien en vu, imposent l’épreuve de force. Et des biarrots qui se mettent à la faute par deux fois sous la pression deux cartons jaunes à la clé et encaissent un essai de pénalité dans le même temps suite à une démonstration de la mêlée bleue (10/14 37eme) score à la mi-temps.
Une double infériorité numérique plutôt bien gérée par les locaux en ce début de seconde mi temps , période durant laquelle les bayonnais vont davantage gérer que forcer leur destin. Un choix de raison sans doute guidé par les conditions de jeu et un terrain devenu très boueux d’autant que les bleus et blancs continuent à maitriser la partie. Pourtant un coup de semonce aurait du les alerter et les inciter à se mettre un peu plus à l’abri au score au vu de l’essai refusé à Bastien pour le BOPB sur une des rares incursions biarrote depuis la reprise. Passé cette alerte au contraire les bayonnais toujours appliqués profitaient des fautes inévitables des biarrots dans l’obligation de produire du jeu à haut risque dans des conditions météo dantesques.
Mieux Bustos Moyano pouvait même donner trois points de mieux aux siens à la 55ème minute mais son ballon passait de peu à droite des poteaux.
Et la partie de continuer ainsi, engagée mais parsemée de maladresses jusqu’à la soixante quinzième minute. Le moment choisi par des biarrots pugnaces pour investir les dix mètres bayonnais et sur une énième poussée rageuse d’un pack revigoré voir Singer rentré depuis peu s’affaler en terre promise dans le fracas qu’on imagine ! " Ici ici c’est Biarritz" où encore "on est chez nous" scandaient les supporters rouge et blanc devant des bayonnais mortifiés. Les bayonnais allaient bien tenter d’envoyer du jeu dans le peu de temps qui restait mais il était déjà trop tard les biarrots pouvaient laisser éclater leur joie pour cette victoire face au voisin et qui les conforte dans la course à la qualification. Pour Bayonne la défaite est cruelle et ça se complique car il faudra faire le plein de victoires pour espérer arracher la sixième place qualificative, pas impossible toutefois au vu de la maitrise de jeu retrouvée.
En marge de ce derby et en coulisse s’est à nouveau profilé l’idée d’une fusion entre les deux entités pro des deux clubs ; Il se pourrait donc que nous ayons vécu samedi le dernier derby basque. Pour autant les freins sont toujours importants tant les particularités et l’histoire de ces deux clubs sont singulières ; les débats passionnés s’engagent à nouveau sur la côte basque entre anti et les pro fusion. L’histoire de ces deux clubs a souvent été parallèle dans l’élite du rugby, se conjuguera t’elle en mode Union prochainement ? Trop tôt pour l’affirmer encore !
Ecrit par Daniel Vaquero
Photographe de sport indépendant sur la région Nouvelle Aquitaine je collabore avec Bordeaux Gazette depuis deux ans avec la diffusion de clichés et rédaction d’articles sur mes sports de prédilection ( Rugby, surf et Handball notamment).
Mon activité principale dans le domaine photo est la cession de droits de photos de sport pour diffuseurs ( clubs, collectivités,médias...)