Encore fort loin de la recherche d’une solution partagée dans l’affaire des « violences policières », notre pays persiste dans l’expression d’une hémiplégie intellectuelle d’autant plus prévisible qu’elle sert on ne peut mieux « l’immense indignation » des partis extrémistes, maîtres en la matière. La police doit être respectée et doit donc être respectable, mais comme souvent dans notre pays, le sujet est traité actuellement sous le règne d’une émotion extrême qui nourrit toutes les passions non maîtrisées.
Des policiers choqués car se vivant tous soupçonnés par les déclarations du ministre de l’intérieur prônant une tolérance zéro vis à vis du racisme, alors que la difficulté de leur tâche et les provocations subies ne sont pas évoquées et que des policiers ayant par ailleurs clairement dérapé n’ont pas été punis ....
La dictature de l’émotion cultivée par tous les extrémistes depuis trop longtemps participe à la destruction de la cohésion nationale avec les conséquences catastrophiques que nous constatons chaque jour un peu plus. Faire des exceptions une règle générale, voir la justice oublier totalement les violences exercées par des manifestants sur les policiers, comparer le comportement de notre police à celle des U.S.A. ne risque guère de nous conduire vers des solutions acceptables par tous.
Si rien ne justifie bien sûr les blessures infligées aux manifestants et les intolérables comportements racistes de certains policiers, faire systématiquement des policiers d’insupportables coupables est absolument faux et ne peut que favoriser les épisodes de violence et de confrontation que certains semblent ardemment souhaiter.
Dans notre pays, on ne se parle plus, on ne s’écoute plus, on s’invective ...
Tout le monde veut-il que cela cesse ?
Ecrit par Dominique Mirassou