Bordeaux
Il fallait bien rendre hommage à ces piliers de la sociabilité que sont les débits de boisson et les brasseries et c’est ainsi que la première conférence de presse concernant la campagne électorale s’est donc tenue au Café Rohan.
Rohan, le symbole est fort c’est pas le Palais mais le café Rohan qui a été choisi, comme si l’affaire était déjà dans la poche, le bien nommé en la circonstance aurait été le Comédie. Étrange attelage car il fallait sauver le soldat Cazenave pour éviter la catastrophe électorale et financière qui se profilait pour LREM à Bordeaux. Est-ce que cet encombrant colistier va apporter un appui nécessaire et suffisant ou va-t’il plombé l’image du maire sortant car à y regarder de près, ils n’ont pas grand chose en commun si ce n’est de se sauver l’un l’autre, mais l’arithmétique électorale n’a rien à voir avec les combines électorales. Sûrement que pour arriver à cette très curieuse combinaison, Nicolas Florian a du subir une pression considérable, ce qui l’a amené à larguer des colistiers au profit de personnes qui n’avaient aucunes chances d’être élues dans une liste qui avait fait à peine un peu plus de dix pour cent. Combinaison d’autant plus curieuse qu’à écouter Nicolas Florian et Thomas Cazenave il s’agira d’une liste avec deux groupes, les anciens et les greffés qui auront leur autonomie, autrement dit : on organise la zizanie avec deux groupes autonomes dans la même majorité. Maintenant si le Modem décide de créer son propre groupe dans cette majorité électorale la situation va devenir plaisante et la salade copieuse. Dans ce genre d’histoire chacun essaie de pousser ses pions mais ce genre de méthode éliminatoire laisse parfois des traces profondes.
- Un Cazenave très décidé dans son attitude
A écouter les co-candidats, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, Bordeaux et la Métropole sont sauvés car si le discours de Nicolas Florian est très bordelais, quand on écoute Thomas Cazenave son discours dégouline de Métropole, ce qui devrait faire très plaisir au bon docteur Bobet, maire du Bouscat et actuel président de la dite Métropole. Les co-candidats se disent heureux de faire équipe pour Bordeaux car maintenant la liste remaniée s’appelle "Union pour Bordeaux" et on sent que ce terme d’Union fait école à Bordeaux avec cette UBB qui aurait pu être championne de France cette saison, saison avortée pour cause de Covid 19. Ils ont rivalisé de compréhension l’un envers l’autre, mais la musique mis en partition n’avait rien d’extrêmement convainquante même s’ils ont tenté de l’être devant la foule de journalistes déconfinés, confinés dans ce petit espace fleurant bon la possible contagion, mais beaucoup avaient gardé leur masques. Ce qui interroge le plus c’est cet étrange montage d’une liste unique à deux composantes dont une forcément va être majoritaire, car on ne voit pas Nicolas Florian laissant Thomas Cazenave faire la loi et il va y avoir des luttes d’influences qui vont se mettre en place selon les sujets abordés en Conseil Municipal s’ils sont élus à la mairie. Ainsi donc, si sur le plan théorique l’organisation semble néanmoins possible mais sûrement pas très gérable, il va d’abord falloir franchir le second tour un peu entaché du sceau de la combine.
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette