FC Girondins de Bordeaux
Au moment où nombre de Collectifs et Associations de supporters souhaitent un retour au « foot populaire », les fans de football expriment avec force les nombreuses sources de mécontentement émanant du milieu d’un sport plongé jusqu’au cou dans les attraits controversés de la mondialisation.
Des tarifs trop élevés, des abonnements beaucoup trop chers interdisent l’accès aux matchs à de nombreux jeunes supporters dont le budget n’est certes pas extensible. Si l’on ajoute à cela la jungle des abonnements T.V. où règne la multiplication des licences, le supporter de football est condamné à contracter plusieurs abonnements pour un montant le plus souvent insupportable pour sa bourse.
Complétement déconnecté des réalités sociales, ce football de stars milliardaires et de smicards à 70.000 euros par mois irrite un peu plus chaque jour des supporters aux revenus souvent modestes. Des agents de joueurs trop payés, des salaires démesurés (jusqu’à plusieurs millions par mois), des championnats nationaux confisqués par les clubs les plus riches, des transferts fréquents et hors de prix, en bref de quoi comprendre comment l’ancrage local et pourquoi pas national des clubs sont en voie de disparition au détriment d’une Super Ligue Européenne pour laquelle par exemple un Bordeaux-Nantes n’aura désormais plus aucun intérêt, ou presque.
- La dentelle du Matmut Atlantique
Outre le fait que les plus fidèles supporters considèrent qu’il y a trop de racisme, d’homophobie et de sexisme dans le football où les joueuses femmes restent les parents pauvres du système, les fans en attente d’un retour des valeurs populaires du « foot » risquent fort d’être déçus tant la mondialisation en cours ne se soucie guère de donner au maillot, à la ville, ou encore à la région un rôle majeur. Il ne leur reste plus qu’à espérer qu’un milliardaire sérieux, russe, chinois ou qatari etc … passant par là … viendra investir plusieurs centaines de millions, par exemple à Bordeaux. Offrir un pôle de rentabilité à un investisseur d’où qu’il vienne tel est clairement désormais l’ambition des clubs qui veulent sortir de l’anonymat.
Pas vraiment de quoi nier que l’argent a toujours été dans le football professionnel le nerf de la guerre, ne soyons pas naïfs, sauf que pour nombre de "fidèles aficionados" la dose supportable est aujourd’hui en train d’être dépassée et de constater que l’âme de Lescure, désormais Chaban, et de ses fans, ne s’est pas encore tout à fait déplacée jusqu’au Stade Matmut Atlantique. Ce beau stade sonnerait-il creux faute des milliards salvateurs d’un mécène crédible ? Peut-être mais pas sûr du tout, tant les causes du désenchantement footballistique certain qui règne à Bordeaux font penser à la crise qui secoue actuellement notre société toute entière, société où les raisons de s’enchanter deviennent une denrée très rare.
Nostalgie de vieux supporters périmés répondront les modernes, puissent-ils avoir raison ….
Ecrit par Dominique Mirassou