Bordeaux
Dans un moment où la culture essaye de subsister tant bien que mal face à une pandémie destructrice, c’est au spectacle vivant que revient la lourde tâche de retisser des liens. Et c’est à l’Improvidence que D.O.T.S. prend place ce mercredi et unit, sur scène, comédiens et public.
A mi-chemin entre le théâtre à texte et le cabaret, l’improvisation se fait surtout connaitre lors des matchs qui voient s’affronter deux équipes de comédiens. Le but ? Tirer, ensemble, un fil dont découlera une histoire. Guillaume Coeymans, « Monsieur Loyal » du spectacle D.O.T.S. comme il se décrit lui-même, est issu de ce genre théâtral. « Dans l’impro, on sait d’où on vient mais on ne sait pas où on va : il n’y a pas de texte, pas de personnage attribué, pas ou peu de décor… Ce qui est important, c’est de connecter des fils, des points. » Et pour donner vie à ce spectacle et tracer un chemin sur scène, il s’est inspiré d’un souvenir d’enfance. Enfant, en visite chez sa grand-mère espagnole, Guillaume s’ennuie. Ne comprenant que trop peu la langue de Cervantès, il se met à feuilleter les magazines qu’il trouve et ne s’arrête sur les pages BDs et les jeux. « J’ai rempli tous les points à relier que j’ai pu trouver. On peut créer un dessin dans savoir dessiner, tout comme en impro ou l’on crée le lien. » C’est ainsi que né un nouveau format de théâtre d’improvisation, en adéquation avec des amis comédiens. « Nous avions envie de raconter des histoires. L’idée du spectacle est d’en dérouler deux qui n’ont rien à voir et de les connecter en une troisième » détaille-t-il.
- L’équipe du D.O.T.S
Si dans la forme la plus connue qu’est celle des matchs le public vote pour l’équipe qu’il préfère, dans ce format unique, il prend ici une place des plus importante car c’est par lui que tout commence. Dans D.O.T.S., la participation du public se fait en deux temps : avant le spectacle, Guillaume part en quête d’anecdotes puis c’est au début de chacune des improvisations qu’il demandera à entendre l’histoire pour que les comédiens s’en nourrissent et pioche des lieux, des personnages ou des émotions. « Il peut se passer des choses subtiles. Un prénom à consonance hispanique peut influencer le personnage, son parcours… Le comédien n’avait sûrement pas prévu cela. Le public donne un point de départ et des éléments à intégrer dans l’histoire mais le but est également de leur donner une forme de liberté. » Sur scène, deux trinômes évolueront pour se retrouver sur la troisième improvisation tout en co-construisant le spectacle avec le public. « Le comédien est lui-même metteur-en- scène, je tiens seulement le cadre dans lequel ces derniers vont s’exprimer. Tout peut arriver, le public est embarqué dans les émotions. Contrairement au théâtre classique, l’improvisation brille par son absence de texte, il faut alors s’attendre à tout et à rien à la fois. Il peut y avoir des erreurs mais c’est ça qui fait le sel de ce genre théâtral. » Du rire aux larmes, de la tendresse à la folie, pour renouer le dialogue, tisser des liens et prendre part aux histoires que l’on aime à entendre, D.O.T.S. arrive à point nommé.
RDV ce mercredi 28 octobre à 19h30 au théâtre l’Improvidence, 19 rue des Augustins à Bordeaux.
Réservations par téléphone : 09.53.36.70.72
ou sur http://www.improvidence.fr/
Prochaines dates : 25 novembre, 20 janvier, 17 février, 31 mars, 26 mai et 23 juin, même lieu même horaire.
Ecrit par Sabine Taverdet