Après la claque électorale des sénatoriales, rebelote avec le scrutin Corse démontrant que LREM ne fait pas le poids dans ce type d’élection et on peut s’attendre au pire pour les élections européennes qui se profilent car ce n’est pas si loin. Avec le scrutin Corse, la claque est sévère avec un petit douze pour cent de voix obtenues sur un scrutin local majeur pour la vie de l’île, ni Matignon, ni l’Elysée n’ont fait recette dans ce contexte. C’est pourquoi Emmanuel Macron semble souhaiter que l’élection européenne se fasse avec des listes nationales où il pourra mettre tout son poids sur les candidats LREM et non des listes régionales. Nous sommes passés de 22 à 13 régions et même si le nombre de régions à diminué, le problème dans ce contexte est l’absence de forces militantes organisées pour LREM car les "vieux partis" par contre, eux continuent à en posséder des forces militantes et si elles ont été sonnées, elles sont prêtes à se remobiliser, elles ne rêvent que de revanche. On s’acheminerait alors vers un choc entre eurosceptiques et pro-européens mais cette ligne de fracture passe à travers tous les partis des Républicains aux socialistes avec deux entités eurosceptiques fortes que sont le FN et les Insoumis ce qui complique sévèrement l’évaluation des forces en présence. En éliminant un des deux sur un prétexte fallacieux, il peut sauver les meubles, mais rien n’est moins sur. L’équation va être difficile à résoudre car la logique Macron aux dernières législatives s’est appuyée sur le "dégagisme" et il ne faut pas oublier qu’en 2005 les français ont répondu au référendum en dégageant l’Europe. La donnée qu’il faudra aussi prendre en compte, c’est si l’Angleterre tire son épingle du jeu du Brexit tendant à démontrer que l’Europe n’a rien de terriblement déterminant ni de positif telle qu’elle est aujourd’hui et qu’on peut s’en sortir sans elle. Autrement dit pour le pouvoir ça se corse !
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette