Valérie Murat, activiste bordelaise, dénonçant depuis près de 10 ans les effets des pesticides de synthèse utilisés dans la viticulture girondine, et l’association loi 1901 Alerte Aux Toxiques !, dont elle est porte-parole, sont poursuivies par le Comité Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) et la filière des vins de Bordeaux pour avoir trop bien exercé leur militantisme. Fille de James Bernard Murat viticulteur décédé d’un cancer reconnu en maladie professionnelle en lien avec les pesticides de synthèse, Valérie Murat est depuis, sur tous les fronts de la lutte anti pesticides. Le 15 septembre dernier Valérie Murat publiait les résultats d’un travail de plusieurs mois, au cours desquels elle a fait analyser 22 vins labellisés Haute Valeur Environnementale (HVE). En démontrant ainsi la présence de résidus de pesticides dans chacune des bouteilles, (Analyses vins HVE) Valérie démontrait la tromperie que constitue pour le consommateur, un label qui ne se démarque pas suffisamment clairement de la viticulture biologique. Valérie Murat a agi de par ses analyses comme dans toutes ses actions, pour le bien commun en informant sur les dangers des pesticides de synthèse et en aiguillant la consommation. Forts de leur sentiment de toute puissance, face à Valérie Murat lanceuse d’alerte bénévole, qui plus est travailleuse précaire, le CIVB et les vins de Bordeaux réclament des sommes exorbitantes dont 100 000 € au titre du préjudice soi-disant subi. Des montants ahurissants démontrant une volonté d’intimidation à l’égard de toute tentative de faire entendre une voix dissidente. En ces temps où la liberté d’expression, le droit à la critique n’ont jamais été aussi fragilisés, aucune puissance financière ne saurait avoir raison des lanceurs d’alerte, indispensables à toute société démocratique.
Soutien à Valérie Murat