Alain Anziani, ancien président de Bordeaux Métropole et maire de Mérignac, est décédé ce samedi 19 juillet à l’âge de 74 ans, emporté par plusieurs cancers contre lesquels il luttait depuis plusieurs années. L’annonce de sa disparition suscite une vive émotion dans le paysage politique local et régional, où il aura marqué de son empreinte plusieurs décennies d’engagement.

C’est en mars 2024 qu’il avait révélé la nature de sa maladie, expliquant qu’il ne souhaitait pas «  être un président fantoche  ». Dès lors, il s’était retiré de la présidence de Bordeaux Métropole, structure intercommunale qu’il avait dirigée depuis 2020 et qui regroupe 28 communes de l’agglomération bordelaise. Alain Anziani avait également quitté la mairie de Mérignac le 26 mai dernier, mettant un terme à un long parcours d’élu local entamé dans les années 1990.

Issu d’une famille d’origine corse et bretonne, arrivé en Gironde en 1982, Alain Anziani a occupé de nombreux mandats  : premier fédéral du Parti socialiste en Gironde, conseiller régional pendant près de deux décennies, vice-président de la Région Aquitaine en charge des finances, sénateur de 1998 à 2017, avant de se consacrer pleinement à Mérignac dont il fut l’adjoint puis le maire à partir de 2014. Il s’est distingué par son attachement à la continuité de l’action publique et une vision pragmatique des grands dossiers métropolitains, comme il l’avait souligné lors des 20 ans du tramway bordelais.

Son parcours a été salué par de nombreuses personnalités. Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, a évoqué une personnalité marquée par la recherche constante du consensus et une ouverture au dialogue  : «  Ses convictions fortes n’altéraient en rien sa capacité à dialoguer. La quête tenace d’un consensus guidait toujours sa gouvernance.  » Il se souvient également d’une soirée partagée chez Alain Anziani avec Matthieu Ricard, révélatrice de son intérêt pour le bouddhisme et la sagesse orientale, dimensions qui imprégnaient son action politique.

Jean-Luc Gleyze, président du département de la Gironde, a souligné la grande sagesse et l’humilité d’Alain Anziani, rappelant  : «  Il nous a tant apporté, lui qui aimait par-dessus tout sa ville, Mérignac, qu’il a servie et transformée pendant tant d’années, tout comme la Métropole qu’il a dirigée avec intelligence, constance et détermination de 2020 à 2024.  » Il salue également le courage de l’élu dans la maladie, et sa capacité à assumer ses fonctions jusqu’au bout, tout en sachant se retirer avec dignité.

Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, a exprimé sa «  souffrance   » à la perte de «  plus qu’un ami - un frère  », rappelant l’enracinement commun des deux hommes depuis leurs années universitaires et leur compagnonnage politique au service de la région.

De son côté, Étienne Guyot, préfet de région, a salué «  l’homme engagé, d’une grande droiture  », soulignant sa capacité à défendre l’intérêt général et à faire avancer les grands projets locaux.

Marqué par ses convictions bouddhistes, Alain Anziani avait fait de sa maladie un sujet public, militant pour le dépistage et l’accompagnement des personnes malades dans leur vie professionnelle  : «  Si je m’étais fait dépister, si j’avais pris les mesures nécessaires, mon sort n’aurait pas été le même  », confiait-il en 2024. Il appelait à changer le regard sur la maladie, refusant toute forme de stigmatisation.

Un hommage public lui sera rendu ce lundi 21 juillet à midi, sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Mérignac, en présence de nombreux élus et habitants venus saluer la mémoire d’un acteur clé de la vie publique girondine.