Alors que certains candidats à la primaire de la gauche, soucieux d’affermir leur positionnement, en sont rendus à faire un appel poignant et vibrant à la patrie en danger et à vanter les résultats de cinq années de Hollandisme. La réalité qui échappe souvent aux progressistes enfiévrés ne manque pas, à travers quelques chiffres fondamentaux, de donner au règne de François Hollande la note médiocre que ses piètres résultats à l’évidence méritent.
- Manuel Valls
- Photo : Philippe Grangeaud/Solfe Communications
Une grande myopie !
Indépendamment de la grande difficulté de notre président à prendre des décisions, à fixer un cap sans en changer le lendemain, de l’incohérence et de l’incapacité du gouvernement à réformer réellement le pays, de nombreux chiffres fondamentaux concernant l’état économique et social de notre pays viennent contredire en tous points l’idée selon laquelle tout irait mieux en France.
Déficit budgétaire et dette, hausses inquiétantes …
Un minimum de lucidité permet malheureusement de constater qu’avec un déficit public de 3,3% du PIB, notre pays se situe au deuxième rang des mauvais élèves de l’Europe, juste après l’Espagne et que les promesses de distribution larga manu faites par notre président depuis la connaissance de ces chiffres ne feront qu’aggraver la situation, pour la plus grande joie de celui qui lui succèdera.
Quant à la dette publique, améliorée selon certains, dont Vincent Peillon, préservée selon notre président en passant de 1827 milliards en 2012, à 2180 milliards actuellement, hausse excusez du peu de 350 milliards, soit plus de 19%, conduisant le montant de la dette à franchir très prochainement la barre symbolique des 100% du PIB, il n’y a pas vraiment de quoi se réjouir et raconter de belles histoires aux Français.
Croissance atone et chômage record
Un taux de croissance (1,3%) nettement inférieur à celui de nos voisins, Allemands, Britanniques ou Espagnols (3,2%), dans une France qui aura bien moins profité que ses voisins de la baisse des taux, de la baisse du pétrole et de la baisse de l’Euro, n’incite pas non plus à se comparer.
France ou l’inversion de la courbe du chômage, par ailleurs très timide, apparaît avec plusieurs années de retard sur nos voisins Européens, encore selon de nombreux commentateurs, un des effets de la politique menée par François Hollande, sans oublier toutefois que la « fameuse inversion » intervient timidement alors que depuis 2012 le nombre de chômeurs en France a augmenté de 550.000, pendant qu’il baissait très notablement chez nos principaux partenaires européens.
Le maintien du déficit de la Sécurité Sociale au même niveau qu’en 2015, soit 10 Milliards d’Euros faisant dire à notre Président qu’elle est à l’équilibre, constitue peut-être la moins pire des nouvelles en cette période de maquillage, d’embellissement forcé et de bourrage des cranes.
Dépenses publiques pas maîtrisées
Conclure sur le montant des dépenses publiques n’améliore pas le tableau, lesquelles avec un montant de 57% du PIB, placent la France au même niveau que la Finlande, très loin devant nos autres partenaires européens sans que les Français éprouvent pour autant vis-à-vis du service public une satisfaction à la mesure des coûts.
Un taux record de 31,5 % du PIB en ce qui concerne les dépenses sociales, nul pays ne fait mieux dans le monde, s’il témoigne de la louable solidarité manifestée et mise en œuvre dans notre pays témoigne aussi des limites d’un système à bout de souffle.
Au moment où les vibrantes déclarations des représentants du « progressisme approximatif » qui nous gouvernent reviennent à nos oreilles, s’inquiéter de la lucidité voire de la compétence de ceux qui continuent ainsi à louer les œuvres d’un gouvernement aux résultats tout à fait médiocres, ne devrait pas inciter les Français à les reconduire au pouvoir.

Ecrit par Dominique Mirassou
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