Bordeaux
Bordeaux Gazette, qui a suivi nos Jaunes et Noirs lors de leurs rencontres à domicile, fait le point avec un de leur ailier. Au programme : résumé de la saison, temps forts et avenir au sein du club. Rien n’est laissé au hasard en compagnie d’Antoine Leonard.
Saison terminée des JSA BMB : retour sur le périple des JSA-BMB
La saison de Nationale masculine 1 est arrivée à son terme ce week-end. Suite au Covid-19 et aux diverses restrictions sanitaires, la saison s’est jouée sans public en 2021 puis a été écourtée par la Fédération française de Basketball. Le championnat connaît habituellement deux phases suivies de Playoffs pour la montée au niveau supérieur. Cette saison, il s’est contentée, calendrier oblige, d’une unique phase allée-retour entre les équipes de même poule. Dans le groupe B, c’est Saint Vallier qui a terminé en tête du championnat et qui se voit promu en ProB. Au sein de la poule A, celle de nos bordelais, c’est l’armada de l’UTMB (Tours) qui remporte la première place au bout du suspens. La FFBB avait également annulé les relégations cette saison. Les JSA BMB, classés 13ème sur 14 dans leur poule après une année très compliquée, se sauvent donc et tournent la page d’une saison blanche.
Tout d’abord, peux-tu te présenter aux lecteurs de Bordeaux Gazette et décrire ton parcours avec les JSA BMB ?
- Antoine Leonard, ailier des JSA BMB, en défense contre un joueur du CEP Lorient
Je suis Antoine Léonard, j’ai 22 ans et je joue au club depuis mes 10 ans. J’ai commencé le Basketball en Normandie et arrivé à Bordeaux j’ai poursuivi mon évolution dans toutes les sections jeunes des JSA Bordeaux, dont en équipe 2 où j’ai joué en R2. Le coach Joachim Duthé, qui entraînait aussi les juniors, m’avait demandé lors de la saison de la montée en Nationale 1 de rejoindre l’effectif de l’équipe première (saison 2017-2018). J’ai pu alors prendre place à une dizaine de matchs. Les années d’après, le club m’a proposé d’être le onzième homme, le partenaire d’entraînement, et d’intégrer le groupe de l’équipe première. Et cette dernière saison, le club m’a proposé une place dans les dix joueurs de l’effectif professionnel.
Sur le plan personnel, comment résumerais-tu la saison écoulée ?
Personnellement, j’ai trouvé ma saison plutôt bonne. Dans le malheur de l’équipe, j’ai eu la chance de ne pas avoir été trop impacté par les blessures et donc d’avoir plus de responsabilités au cours de la saison. Je suis satisfais de ce que j’ai pu apporter à l’équipe.
Si on revient en quelques mots sur la saison, comment le groupe a vécu toutes ces épreuves, les changements de joueurs en début de saison, les blessures et surtout le calendrier chamboulé par la pandémie ?
Le mot qui ressort le plus c’est « frustration ». En début de saison, on avait une équipe compétitive bien que le club ait eu du mal à trouver à autre intérieur étranger. On a eu deux joueurs américains qui sont venus en cours de saison mais ils sont tous les deux rapidement repartis. Le secteur intérieur était fragilisé même si Thomas Van Ounsem a fait un super travail et que Thibaut Lonzième nous a bien dépanné par séquences aux postes 4-5. Déjà, avec peu d’intérieurs c’était compliqué, mais si l’on ajoute à cela toutes les blessures, les semaines sans entraînement alors que l’on avait match en fin de semaine, les soucis liés au Covid 19, il y a un manque de rythme qui s’installe. C’est réellement de la frustration car on a du faire seulement une rencontre au complet.
- Relation entre Antoine Leonard et son intérieur, le belge Thomas Van Ounsem
Effectivement, dès que la nouvelle année a commencé, les blessures se sont enchaînées. Des joueurs ont joué bien plus qu’il devait, parfois l’intégralité du match, et les corps n’ont pas suivi.
Exactement et c’est tout à fait normal mais le coach ne pouvait faire autrement. Il a du tirer sur les organismes de chacun pour que l’on reste compétitif.
Et finalement, malgré ces soucis de blessures, on a ressenti l’équipe des JSA BMB très soudée.
Pour le coup et être très transparent, on a eu aucun problème de vestiaire et tout le monde s’entendait très bien. C’est d’ailleurs ce qui a fait que certains gars se donnaient au maximum pour l’équipe, en jouant 40 minutes s’il le fallait. Quentin Hanck et Alex Vialaret, par exemple, ont donc connu des blessures quasiment inévitables en fin de saison tellement ils se sont investis. Quand chacun était prêt à jouer, le joueur donnait tout, surtout à domicile où l’on voulait gagner à chaque fois ! Et ça a permis des victoires au Palais qui nous ont fait du bien.
Quelquefois, vos victoires paraissaient surprenantes car vous affrontiez des collectifs au complet. Et même dans les défaites, vous ne passiez pas très loin. Avec un effectif limité, vous arriviez à tenir pendant trois quart-temps avant de lâcher.
Oui, c’est cela. Je pense qu’il y a plein de groupes qui auraient implosé avec toutes ses blessures. Mais au contraire, malgré notre frustration, on a réussi à mettre cela de côté, que c’était dû à la saison un peu spéciale. Parfois, quand nos adversaires mettaient un coup d’accélérateur dans le dernier quart-temps, on n’avait plus le physique de les suivre et c’était hyper frustrant de voir s’envoler ces victoires.
- Joachim Duthé, coach des JSA BMB, communique ses consignes à son effectif
Il y a eu pas mal de rebondissements au cours de la saison, est-ce qu’il y en a un qui t’a particulièrement marqué ou qui a marqué l’équipe ?
C’est principalement les matchs à domicile qui nous tenaient particulièrement à cœur. On était chez nous et cela nous motivé d’autant plus. On était sur notre parquet et toujours prêt à défendre les couleurs de la ville, même si les supporters n’étaient pas en tribunes. Finalement, même si la saison a été écourtée puisqu’il n’y pas eu la deuxième phase, elle m’a paru très longue.
D’un point de vue moral, il y a eu beaucoup de décisions changeantes de la Fédération. Vers fin février-début mars, enfin vous commencez à voir plus clair sur la fin de votre saison. À quel moment vous avez appris qu’il n’y avait pas de descente, un élément important pour les JSA BMB, qui change totalement la vision de la suite de la saison ?
On l’a su assez tard qu’il n’y avait pas de relégation cette année. Lorsqu’on l’a appris, on était en déplacement et on a soufflé un grand coup. On se battait mais c’était compliqué. On donnait tout pour que le club puisse rester en Nationale 1. La saison a été assez injuste pour certaines équipes, la notre en particulier. Coup sur coup en janvier et février, on a eu l’absence de Willis Mackey Jr., puis Gaétan Meyniel. Il y a eu Jeffrey Dalmat qui a été impacté par les blessures aussi avant que la Fédération fasse cette déclaration. On a une équipe assez jeune, alors si les joueurs cadres ne sont plus là, cela devient plus complexe pour se débrouiller.
Parfaite transition puisque les jeunes ont marqué la saison des JSA BMB. Même avant toutes ces blessures, l’effectif comptait l’arrivée de Gaétan et Thomas. Deux joueurs qui, tout comme toi, ont 22 ans ou moins. On avait pas vu autant cela auparavant chez les JSA BMB. Alors que vous partez avec une équipe compétitive, la place réservée aux jeunes prend une part importante au sein du club. Par rapport à d’autres équipes qui jouent également le haut du tableau mais qui n’ont pas autant de joueurs à développer, comment vous appréhendez cela ?
C’est la philosophie du club de laisser la place aux jeunes. On a vu les années précédentes Gérald Ayayi qui a eu l’occasion de faire ses preuves. Cette saison, on s’est appuyé sur Madiba et Willan bien présents en 2021. Le coach fait confiance aux jeunes. Il m’a fait confiance, il a fait confiance à Kevin Mbaitoubam. Les joueurs cadres le savent très bien. Il y a moins de rotations que dans les autres grandes écuries mais on a montré par le passé que l’on savait se battre avec nos armes. Des fois, on sait que l’on va payer le prix de notre jeunesse. Puis parfois, ne pas partir favoris nous avantage aussi.
- Présentation des joueurs lors de la rencontre victorieuse contre les Sables Vendée Basket
Pour parler avenir, sans même évoquer les départs et arrivées, est-ce que le club compte partir sur cette philosophie de laisser place à la jeunesse ?
Pour le moment, on ne sait pas qui composera l’effectif l’année prochaine. Il n’y a pas eu de réunion avec les coachs pour parler de cela.
Ceci étant, oui, la philosophie du club sera la même. Je peux d’ores et déjà t’annoncer que je reste aux JSA BMB l’an prochain. Je sais aussi que le club recherche un vrai poste 5 pour avoir une équipe plus complète sur le papier.
Le fait que vous restiez en Nationale 1 permet toujours d’attirer de très bons joueurs, ce qui aurait été plus difficile en descendant d’un niveau.
Totalement ! C’est pour cela que l’on était inquiet durant la saison quand on ne connaissait pas la décision de la Fédération à propos d’une annulation de la relégation. On se battait pour maintenir le club en NM1 et faire le dos rond cette saison pour repartir l’année prochaine avec une équipe encore plus compétitive. Et retrouver les Playoffs ! Après cette année compliquée, on peut désormais passer à autre chose et aller de l’avant avec davantage de rotations dans l’effectif !
- Antoine Leonard à la passe pour Jeffrey Dalmat
Justement, l’année prochaine, quel sera ton rôle alors que cette saison tu as connu une belle progression et tu as été l’homme de l’ombre, celui à tout faire de l’équipe, à la passe, au rebond difficile à aller chercher, en défense stricte sur les arrières adverses ?
Tout dépendra de mon temps de jeu. Le club veut recruter mais les coachs veulent me garder dans le groupe. Je me sens en confiance ces deux dernières années et Joachim sait qu’il peut compter sur moi sur des missions spécifiques. Sur 10 à 15 minutes par exemple, je peux apporter mon énergie, défendre de façon agressive sur le porteur de balle, être à l’interception, fatiguer mes adverses et faciliter la tâche aux autres. Maintenant, j’essaie aussi d’être plus visible en attaque, et
pas forcément au scoring mais plutôt à la passe. J’essaie au plus d’être efficace des deux côtés du terrain ce qui n’était pas le cas dans mes premières saisons dans l’équipe première. L’année prochaine, je veux faire au minimum aussi bien que cette saison voir mieux si mon utilisation le permet. Quand certains joueurs se sont blessés, j’ai pu bénéficier de plus de temps de jeu et apparaître quelquefois dans le cinq de départ. Je suis content de mon rôle et si avec une équipe plus complète je peux avoir autant d’impact et de responsabilités, je saisirais les opportunités avec plaisir.
Je pense que, comme tous les joueurs, tu as hâte de retrouver du public l’année prochaine sur les parquets. Tu porteras toujours le maillot jaune et noir, tu me l’as assuré en exclusivité ! Enfin est-ce que tu peux adresser un dernier mot aux supporters, et aux lecteurs qui ne connaissent pas encore votre équipe, histoire de bien leur vendre vos performances et de leur donner envie de découvrir ce sport et le club ?
Comme j’ai pu le dire précédemment, le public est extrêmement important pour nous, on a besoin de retrouver cette bulle qui nous pousse à gagner encore plus les matchs. Cette saison, même à huit clos, c’est lorsque l’on joué chez nous que l’on arrivait à être plus performant. Alors si les supporters reviennent, on sera les premiers ravis ! Certains matchs des précédentes saisons, on avait atteint de beaux pics lors des Playoffs, des rencontres pour la montée au niveau supérieur ou même quand le club invite les maisons des quartiers. Les enfants et familles mettent toujours une belle ambiance tout au long du match. Cela devient un spectacle dans le Palais des Sports et je donnerais tout pour le revoir rempli !
L’année prochaine le « show » au Palais des Sports sera encore meilleur. Le club va améliorer cela avec une expérience VIP qui monte en gamme et des animations pendant les matchs alors il faut venir nous soutenir !
Bordeaux Gazette te remercie pour cette rencontre Antoine, tu as été la pièce satisfaisante de l’équipe cette saison. Avec Alex et Jeffrey, tu deviens un des anciens du club ! Bordeaux Gazette te souhaite le meilleur pour la saison prochaine, en espérant que tu nous fasses vibrer dans une salle comble !
Ecrit par Teddy Perez