Bordeaux
La réalisatrice Astuko Hirayanagi avait choisi Bordeaux pour présenter hier son premier long métrage « Oh Lucy » avec, en têtes d’affiche, Shinobu Terajima, Koji Yakusho et Josh Arnett.
Présenté en court-métrage à Cannes 2017 et distribué en long format en France avant même le Japon et les USA, c’est une histoire d’une quête de soi qui nous est délivrée par un équipe largement féminine. Setsuko, travailleuse japonaise à la fleur de l’âge, commence à prendre des cours d’anglais en étant loin de se douter à quel point ces derniers vont enrailler un changement total de sa vie. Oscillant entre tendresse et violence, jouant avec hargne de la douceur, blessante parfois et touchante souvent, Setsuko se cherche sous les masques de tout ce qui fait une femme. On voyage entre Japon et États-Unis, et on la suit se révéler face au monde qui l’entoure. Le suicide est partout autour d’elle mais prendre le goût du risque va redonner à Setsuko sa place dans la vie et va lui changer la vision du monde. Cette autre, Lucy, qu’elle est devenu grâce aux cours, la pousse à l’épanouissement, à l’explosion, pour se défaire de tous ces rôles et Setsuko se révèle grâce à elle. « C’est le lâcher prise qui révèle le vrai intérieur.
La difficulté c’est quand on devient le masque qu’on porte et c’est dur de s’en défaire. » intime la réalisatrice devant une salle pleine à craquer. Gaël, 50 ans, a invité une amie. Il est abonné et se rend plusieurs fois par semaine à l’UGC et est friand de ces rendez-vous en avant-première : « c’est avec beaucoup d’intérêt que l’on écoute ceux qui ont fait le film et l’expérience se prolonge, surtout quand il y a débat et qu’on peut exprimer des points de vue différents ». Et on est servi avec tous les masques que Lucy fait tomber à Setsuko, jusqu’au dernier avec lequel on la voit se dépêtrer pour sortir une véritable elle, crue et sans fards.
Synopsis :
« Setusko mène une vie solitaire et sans saveur à Tokyo entre son travail et son appartement, jusqu’à ce que sa nièce Mika la persuade de prendre sa place à des cours d’anglais très singuliers. Cette expérience agit comme un électrochoc sur Setsuko. Affublée d’une perruque blonde, elle s’appelle désormais Lucy et s’éprend de John son professeur. Alors quand Mika et John disparaissent, Setsuko envoie tout balader et embarque sa sœur dans une quête qui les mène de Tokyo au sud californien. La folle virée des deux sœurs, qui tourne aux règlements de compte, permettra-t-elle à Setsuko de trouver l’amour ? »
Sortie en salle le 31 janvier
Ecrit par Sabine Taverdet