Bordeaux
Au théâtre des Salinières, le public est subjugué par « Misery » une pièce de William Goldman écrite d’après la nouvelle de Stephen King (1987). L’adaptation française est de Viktor Lazlo qui était présente dans la salle à la Première ce mercredi.
Paul est un écrivain qui a réussi grâce au succès d’une série de romans dont l’héroïne se nomme Misery. Il est un peu lassé de ce personnage et rédige un livre plus ambitieux loin de ses histoires habituelles. Pour en finir une fois pour toutes avec Misery, il écrit le dernier roman dans lequel son héroïne meure. Mais alors qu’il s’est retiré dans un village pour clore les derniers chapitres de son livre, il est victime d’un accident très grave. Heureusement, il est secouru par une infirmière qui va s’occuper de lui. On est touché par la naïveté de cette femme qui se déclare être la fan N°1 de l’écrivain. Elle le sauve, redonnant la vie à celui qu’elle appelle son dieu.
- Laura Luna et David Mira-Jover
Mais Annie Wilkes, n’est pas une femme comme les autres, quand elle apprend que Misery, son héroïne préférée, sa « seule amie » est tuée par son auteur, elle va sombrer dans une rage terrible. La gentille et simple infirmière se mue en une intransigeante psychopathe. Elle va user de tous ses talents de persuasion qui passent par la contrainte jusqu’au sadisme pour l’obliger à écrire un autre roman dans lequel Misery va ressusciter. Le malheureux cloué au lit devra s’exécuter. On ne rit plus, on frissonne, on sursaute et on tremble pour le héros.
- Laura Luna
La mise en scène de David Mira-Jover nous enferme dans cette maison dénuée d’une quelconque chaleur qui reflète bien la psychologie de sa propriétaire ; vide et froide malgré les couleurs vives avec pour seule décoration une image de la vierge. Il a su rendre la complexité des personnages. Elle, véhémente, coléreuse, incontrôlable, lui, immobilisé avec pour seule défense son intelligence. Il campe cet écrivain qui se heurte à un phénomène qu’il n’avait sûrement pas imaginé et qu’il tente de maîtriser comme il peut. Les protagonistes sont enfermés dans cet univers désolé. Laura Luna est incroyable en Annie Wilkes, subtilement effrayante et parfois même presque attachante, on y croit et le public est fasciné. La salle conquise a applaudi un long moment la performance. Pari réussi pour le théâtre de la rue Buhan qui élargit la palette de sa programmation.
- David Mira-Jover
A voir les
mardi 08 octobre 2019 - 20H30
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mercredi 22 janvier 2020 - 20H30
Ecrit par Marie-Laure Bousquet
Rédactrice à Bordeaux-Gazette, elle intervient le plus souvent dans les rubriques sur le théâtre. Elle alimente la rubrique « Et si je vous racontais » avec des nouvelles fantastiques ou d’anticipation. Elle est aussi l’auteure de plusieurs romans : Les beaux mensonges, La fiancée du premier étage, Madame Delannay est revenue, Le voyageur insomniaque, Enfin seul ou presque, Raid pelotes et nébuleuses. D’autres romans sont à venir. https://www.amazon.fr/Marie-Laure-BOUSQUET/e/B00HTNM6EY/ref=aufs_dp_fta_dsk