Bordeaux
Sous ce titre insolite se cache une pièce qui l’ai tout autant. Après des études de Lettres et de Théâtre, l’auteur Gabriel Avram a écrit huit pièces de théâtre, publiées en deux volumes, des études approfondies de la carrière de metteurs en scène de théâtre roumains et environ 450 articles dans divers domaines culturels en Roumanie. Il vit et travaille actuellement à Bucarest. Ici, dans ce Serpent qui rit, il nous entraine dans une descente aux enfers menée par des personnages soi-disant pleins de prévenance.
Un locataire un peu rêveur vient d’emménager dans un appartement vide pour le moment et d’ailleurs, il semble en goûter la sérénité. Malheureusement, c’est sans compter sur l’apparition abrupte de huit de ses voisins qui vont se succéder et lui apporter tout un mobilier aussi encombrant qu’hétéroclite. Très vite il est dépassé par les évènements et ne peut que constater que son espace est aussi envahi par les meubles dont il ne veut pas que par les voisins eux-mêmes qui n’hésitent pas à s’installer et à converser entre eux.
- Le serpent qui rit
- Jusqu’au 26 novembre au théâtre la Lucarne à Bordeaux - © Photo ML Bousquet
Qui sont-ils ? Où sommes-nous ? Dans un monde parallèle ? On pense aux dialogues effrénés et parfois décousus que l’on peut découvrir sur les réseaux sociaux avec certaines réflexions à l’emporte-pièce, chacun y allant de ses convictions. On rit, on s’émeut pour ce pauvre locataire malmené, on s’indigne parfois. L’expression l’enfer est pavé de bonnes intentions, prend tout son sens. Ces voisins si serviables semblent tout à fait dépourvus de sentiments.
Avec cette histoire si déconcertante, on pense au compatriote de l’auteur Eugène Ionesco qui maniait grâce à l’absurde une critique des dérives politiques de son temps. D’ailleurs un des personnages se nomme Ionesco.
- Le serpent qui rit à la Lucarne
- Mise en scène de Jean-Pierre Raison
La mise en scène de Jean-Pierre Raison est parfaite ; les personnages, nombreux sur scène, sont gérés avec maestria. Les déplacements comme des vagues envahissent l’univers du locataire jusque dans son lit ! Bravo également aux acteurs, on peut saluer le professionnalisme de ces amateurs qui offrent une belle interprétation pleine de générosité et d’énergie.
Interprété par Nicole Cazaux, Caroline Coudre, Enora Defay, Dominique Deviers, Annie Gimenez, Christophe Louwerse, André Malka, Christophe Redaud, Jean-François Richard et Bernard Serpette.
Création lumière et régie Lucas Baruche
Communication presse : Alain Ferrou
On quitte ce spectacle fort étonné, voire un peu troublé.
À voir !
Encore :
Vendredi 18 novembre à 20h
Samedi 19 novembre à 19h
Dimanche 20 novembre à 15h30
Mercredi 23 novembre à 20h
Jeudi 24 novembre à 20h
Vendredi 25 novembre à 20h
Samedi 26 novembre à 19h
Par téléphone depuis : 05 56 92 25 06
Par mail : reservation@theatre-la-lucarne.com
Ecrit par Marie-Laure Bousquet
Rédactrice à Bordeaux-Gazette, elle intervient le plus souvent dans les rubriques sur le théâtre. Elle alimente la rubrique « Et si je vous racontais » avec des nouvelles fantastiques ou d’anticipation. Elle est aussi l’auteure de plusieurs romans : Les beaux mensonges, La fiancée du premier étage, Madame Delannay est revenue, Le voyageur insomniaque, Enfin seul ou presque, Raid pelotes et nébuleuses. D’autres romans sont à venir. https://www.amazon.fr/Marie-Laure-BOUSQUET/e/B00HTNM6EY/ref=aufs_dp_fta_dsk