Emile Fourcand révoqué puis réélu …

En 1874 Emile Fourcand qui est révoqué par le ministère de l’Ordre moral, reste très présent auprès des Bordelais. Elu sénateur inamovible, il est élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur le 14 décembre 1875.

Aux élections municipales du 16 février 1876, le nouveau président du Conseil, Jules Dufaure (centre gauche) lui permet, par un décret du 30 mars 1876, de reprendre la tête de la municipalité de Bordeaux.

Le 18 janvier 1878, Emile Fourcand est réélu en 33ème position au conseil municipal, conseil qui l’élit de nouveau au poste de maire, mais il refuse la fonction.

Le maire remercie ses frères …

Emile Fourcand, protestant, fait carrière politique sous l’étiquette de la gauche républicaine. A l’occasion de son élection comme sénateur, n’oubliant pas ce qu’il doit à ses frères Francs-Maçons, il écrit aux membres de sa loge, « Les Amis Réunis ».
_ : « Je vous remercie cordialement de la batterie maçonnique avec laquelle vous avez bien voulu accueillir la nouvelle de ma nomination au Sénat par l’Assemblée Nationale. C’est un grand honneur, en effet, que les représentants du pays ont fait à votre compatriote, à celui qui promu aux plus hautes fonctions électives, n’a jamais oublié et n’oubliera pas ce qu’il doit à la franc-maçonnerie bordelaise.

Emile Fourcand

C’est par la pratique des principes maçonniques que j’ai retrouvé la force de ne m’écarter jamais de la justice, de la modération et de l’amour de la liberté qui ont été les règles immuables de ma vie politique.

C’est dans la fraternité maçonnique enfin que j’ai appris à garder, pout tous mes frères, un égal dévouement et à ne refuser jamais un service que je pourrais rendre. C’est par la Maçonnerie que j’ai toujours essayé de bien faire en restant fidèle au culte de la Vérité, à l’amour de mes semblables et au respect des droits de chacun. Dévoué de cœur et d’âme à la Maçonnerie et à la République, serviteur obscur mais attaché filialement à la France, je suis fier du nouveau témoignage que vous venez de me donner et vous exprime ma profonde et sincère reconnaissance. »

Un Maire social …

Reconnu comme un maire social et très proche du monde associatif, il créera un grand nombre d’écoles de filles et de garçons dans tous les quartiers de la ville, et militera pour une instruction laïque et gratuite, le préfet de la Gironde reconnaît dans un rapport secret « l’autorité, l’habileté à manier les hommes, le sens de l’administration et le goût de la représentation d’Emile Fourcand.

Il mourra le 2 septembre 1881, à l’âge de 72 ans alors qu’il n’est plus maire de Bordeaux. La municipalité de Bordeaux, à l’unanimité, prend en charge ses funérailles et rebaptise de son nom la rue Planturable, lieu de son ancien domicile.

(Source : Dossiers d’Aquitaine)