Bordeaux
Depuis plus de 14 ans, Swingtime fait venir des quatre coins du globe les meilleurs professionnels internationaux du swing, pour enseigner leur art aux danseurs de Bordeaux mais aussi aux swinguers de tous les horizons venus découvrir Bordeaux pour l’occasion.
Cette année ce sont les 15 ans de ce festival qui a pris racine dans le quartier historique des Chartrons dont la halle est son lieu d’élection. Pour cette manifestation qui attire toujours un public d’amateurs avertis qui aiment le swing et toutes ces danses qui ont fait fureur dans les années cinquante dans des endroits typiques des soirées parisiennes comme au Caveau de la Huchette qui continue aujourd’hui à être un temple de la musique dansante. Le Festival tiendra sa première soirée le vendredi 24 mars avec un programme fourni durant ces trois jour mais ce mardi soir c’était sa soirée d’ouverture au cinéma Le Français avec une soirée soigneusement bien organisée autour du swing dont la partie musicale état assurée par Franck Séva au chant et à la planche à laver (washboard) accompagné par Greg et Laurent guitare et bass qui ont fait danser les présents en les invitant à quitter leur fauteuil après les mots de bienvenue de Maxime et Catherine qui ont précisé que cette année le festival s’ouvrait au dessin, les danseurs devenant des sujets de travail pour les dessinateurs aussi bien amateurs que professionnels. Les nombreux couples présents lors de cette séance ne se sont pas fait prier pour occuper l’espace devant l’écran et s’en donner à cœur joie ou si on préfère à cœur danse avant la projection de "Swing rendez-vous".
- Gérome Barry présente son film "Swing rendez vous" en présence à droite de Maxime et Catherine
Le temps fort de la soirée était donc la présentation du film de Gérome Barry sorti le 11 janvier de cette année, passé inaperçu à Bordeaux car n’ayant été programmé sur aucun écran métropolitain. Pourtant c’est un excellent, film qui est un coup de génie pour un premier film qui tourne autour du swing et de ses musiciens de Paris à New-York, milieu que Gérome Barry connait bien. Le synopsis et le suivant : Théodore, un jeune Parisien timide, découvre l’existence d’une chanson aux pouvoirs surnaturels, un vieux standard jazz des années 20 qui agit comme un élixir d’amour sur la personne qui l’entend. Souhaitant charmer Amandine, qu’il croit être la femme de sa vie, Théodore part à la recherche de la partition. Son enquête le mène à New York, où il rencontre des musiciens de la communauté Swing qui l’aideront dans son aventure. Ainsi Gérome Barry, Théodore dans le film est un peu un personnage à la Tati, parfois lunaire mais tellement proche d’une certaine réalité. Pour le réalisateur ce genre de film musical est daté mais il n’a pas hésité à faire partager cette musique de swing avec une bande son extrêmement qualitative, des clins d’œil appuyé avec Arielle Dombasle et Bernard Pivot en bouquiniste des quais de Seine qui se sont prêtés au jeu. Les spectateurs ont eu droit à une heure trente très rafraichissante dans ce monde de brutes. S’il passe à votre portée n’hésitez pas car le cinéma ce n’est pas toujours superproduction, monde des avatars ou angoisse et horreur ni même policier voire animation mais comédie intelligente et rafraichissante.
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette