Najat Vallaud Belkacem, le nivellement par le bas toujours d’actualité !!!

Si l’objectif de notre ministre de l’éducation, Najat Vallaud Belkacem, de permettre à tous les élèves de mieux apprendre pour mieux réussir et d’ouvrir à tous l’accès à des dispositifs à ce jour réservés, comme elle le souligne, à une » minorité de privilégiés », s’avère tout aussi légitime que louable, il n’apparaît pas du tout évident que les mesures envisagées par cette réforme soient susceptibles de l’atteindre.



Détruire ce qui fonctionne bien !!!

Alors que toutes les enquêtes sérieuses prouvent sans aucun doute la baisse significative du niveau des collégiens français, aussi bien par rapport aux générations qui les ont précédés que par rapport à l’ensemble des élèves de l’OCDE, l’urgence d’une réforme fait l’unanimité, son contenu beaucoup moins.

Difficile d’être en accord avec une réforme dont les principales orientations ont toutes les chances d’aggraver la situation tant en ce qui concerne les inégalités sociales que le niveau général des élèves. Au nom d’un désir d’égalité de nature idéologique et politique, sans grand discernement, le nivellement par le bas, néfaste pour tous, devrait poursuivre son chemin triomphant et néanmoins calamiteux.

Avec la suppression ou du moins la réduction à la portion congrue des options de langues anciennes et leur intégration dans un fourre-tout interdisciplinaire, l’abandon des classes « bilangues » et des sections dites « européennes », on porte un coup définitif à ce qu’il reste de qualité et de fondamental dans un enseignement à la dérive. L’excellence pour tous n’est plus très loin de devenir, l’excellence pour personne.

Alors que les enfants de milieux favorisés et d’enseignants continueront grâce à des séjours linguistiques ou à des cours privés à bénéficier d’un accès privilégié à la culture palliant ainsi les carences de l’enseignement public, comment peut-on envisager que deux heures de langue étrangère pour tous vont renforcer le niveau général des élèves, alors que le besoin se situe au niveau de temps différenciés et du renforcement des connaissances fondamentales, ne serait-ce que pour tous ceux qui ne maîtrisent même pas correctement le français.

Le fameux projet d’excellence pour tous ne saurait se faire au détriment de classes qui sont aujourd’hui des exemples de réussite, d’autant que l’excellence n’est pas un bien qui se partage mais une discipline qui s’apprend et se construit, à partir de fondations solides.

Et l’Histoire …..

Dans ce domaine, sans aucun doute, le sommet est atteint : c’est la balade thématique, on tire un trait sur la fondamentale chronologie, les programmes sont orientés et moralisateurs, on tait de nombreux aspects constitutifs de notre pays et on en fait des tonnes sur la colonisation, histoire d’en faire ressortir uniquement les plus mauvais aspects. Avec la création d’enseignements obligatoires et donc d’autres qui ne le sont pas (de quoi rêver !!!) nous apprenons par exemple que l’enseignement de l’Islam est obligatoire, alors que celui de la chrétienté n’est qu’optionnel, et que Pensée humaniste, Lumières, Encyclopédie passent en grande partie à la trappe.

Quant aux fameux EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), malgré tous les bavardages pédagogiques qui les entourent, leur pertinence ne saute pas aux yeux, d’autant que nombre d’élèves en difficulté ou défavorisés ne risquent pas d’y trouver de quoi affermir leurs connaissances dans les disciplines fondamentales. L’animation parascolaire stérile est tout à fait à craindre dans ce domaine.

Alors que le collège devrait tout faire pour encourager les bons élèves en son sein et pour permettre au plus grand nombre de devenir l’un de ces bons élèves, la réforme en cours risque fort de décourager les meilleurs sans pour autant faire ce qu’il faut pour permettre aux autres l’accès aux filières d’excellence existantes, désormais d’ailleurs en sursis.

Notre ministre est en train de confondre valorisation du mérite et parcours identique pour tous, d’inventer la redistribution de l’excellence, la construction sans fondation, et si les échecs des gouvernements successifs en matière d’éducation ont été plus ou moins flagrants, notre dirigeante actuelle semble quant à elle bien partie pour accélérer le processus. L’éducation nationale mérite beaucoup mieux en tant que lieu essentiel où l’émancipation sociale et culturelle reste encore possible pour les plus défavorisés, faut-il encore cesser de tout mélanger au nom d’une idéologie aussi néfaste que revancharde. …..

Crédit photo © Julien PAISLEY

Ecrit par Dominique Mirassou


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