« Médiation numérique » le terme pourra paraître étrange voire ésotérique à certains. Il s’agit pourtant d’une démarche simple : mettre le numérique à la portée de tous. Pour faire le point sur la situation dans ce domaine, la Collectivité territoriale de Corse a mis sur pieds avec l’association Créatif les Assises de la Médiation numérique. Après une première édition tenue en Corse en 2011, la seconde vient de se dérouler à Bordeaux, grâce à une initiative du Conseil général de la Gironde.

Très souvent, les professionnels et associatifs intervenant dans la médiation numérique se trouvent un peu isolés. Un constat qui s’applique aux personnes mais aussi aux organismes comme les bibliothèques, l’atelier informatique de la Ville de Bordeaux ou les cyberbases du type de celle de Cenon. L’un des objectifs des Assises est de briser cet isolement pour faire ressortir une direction commune et créer des synergies. Un autre mérite du Conseil général et de ses partenaires (la région ainsi que la Ville et la Communauté Urbaine de Bordeaux) a été de montrer la diversité des lieux où se pratique la médiation numérique. Certains, comme Cap Sciences ne surprendront personne. D’autre en revanche pourront sembler plus étonnants, qu’il s’agisse des Archives départementales ou de la Société Philomathique, l’héritière du Musée fondé au Siècle des Lumières.

Conservatoire des savoir-faire traditionnels, celle-ci n’oublie pas qu’elle a été pendant longtemps l’un des fers de lance du progrès et de la promotion des sciences et techniques de pointe à Bordeaux et dans le Sud-Ouest. Une vocation qu’elle entend recouvrer aujourd’hui grâce au numérique. Autour d’Alexandra Siari adjointe au Maire de Bordeaux, et de Patrick Bergey délégué général de la Philomathique, les participants ont réfléchi sur les moyens de créer un lieu où le numérique sera au service de la créativité et de l’innovation sociétale au cœur de la cité. Sous le regard protecteur de Montesquieu, ou plus exactement de son buste, et sous la coordination de Karine Oudot, de Kordd, de Louis-David Benayer, de Without Model, et de Gilles Massini de la Mairie de Bordeaux , l’échange a révélé les possibilités qu’offre ce lieu pour devenir un écosystème favorisant la création sociale, solidaire et numérique. Un espace où se rencontreront grâce au numérique et à l’héritage de la Philomathique, son « patrimoine immatériel » des activités issues d’univers les plus divers.

Mais l’intérêt de ces Assises a été loin de se limiter à cette seule expérience. Elles ont montré à quel point il est urgent d’aboutir à une véritable reconnaissance des médiateurs numériques ; tant en ce qui concerne les professionnels, jusqu’ici essentiellement perçus comme des animateurs, que pour les espaces et organismes voués à la médiation, avec la création, annoncée par Axelle Lemaire, Secrétaire d’Etat au numérique, d’un label de la médiation numérique.