C’est à la fin des années 30 que tout a commencé. La Chevauchée fantastique marque le début de cette épopée cinématographique. Sorti en 1939, ce western de John Ford marque la première collaboration entre John Wayne et le réalisateur, John Ford, qui d’ailleurs fut un réel tremplin pour les deux hommes. On a pu voir l’année suivante sortir un autre film fondamental pour ce même réalisateur ainsi que pour raconter l’histoire de la 66, Les Raisins de la colère. C’est en référence au roman de John Steinbeck qu’il a réalisé ce film. Durant la Grande Dépression, la Route 66 accueille des milliers de travailleurs pauvres de l’Oklahoma chassés de leurs terres à cause du Dust Bowl et de la sécheresse. On les suit alors dans leur trajet en direction de l’Ouest et dans leur quête d’une vie meilleure.

A ses heures de gloire, la 66 inspire aussi une série télévisée CBS diffusée entre 1960 et 1964. S’intitulant sobrement Route 66, elle met en scène deux personnages le long du tracé mythique à bord d’une Chevrolet Corvette Sport. Une série déclinée en plus de 120 épisodes mais qui ne sera jamais diffusée en France. Les véhicules ont tenu une place très importante dans toutes ces œuvres cinématographiques. Deux de ces films inoubliables ont choisi les motos comme moyen de transport pour évoluer le long de la 66. Tout d’abord en 1953, Marlon Brondo en chef d’une bande de motards est devenu l’icône du rebelle pour sa prestation dans l’Équipée sauvage. Puis dans Easy Rider, Peter Fonda a décidé en 1969 de mettre en images deux bikers-hippies parcourant le Sud des États-Unis. Et c’est évidemment sur la Route 66 que le film a été tourné.

Les westerns ont bien sûr occupé une large place dans le cinéma américain. C’est dans le sublime décor naturel qu’est Monument Valley en Arizona qu’a été tourné l’un des plus grands film du genre : Il était une fois dans l’Ouest. Mis en images par Sergio Leone, il évoque de manière grandiose la conquête de l’Ouest américain avec des musiques d’Ennio Morricone toujours aussi célèbres. Et justement c’est dans Les Blues Brothers, en 1980, que la musique prend toute sa place à grands coups de rhythm and blues noir américain. On y retrouve ici « Joliet » Jake et Elwood Blues, personnages emblématiques du sketch musical The Blues Brothers de l’émission télévisée Saturday Night Live diffusée sur NBC. Le film se déroule à Chicago avec de nombreux chanteurs de renom tels que James Brown, Aretha Franklin ou encore Ray Charles.

Puis il y a Al Capone, l’un des nombreux bandits qui a régné sur la Route 66, a inspiré Les Incorruptibles, film réalisé par Brian De Palma en 1987, . Le scénario s’inspire librement de la traque du mafieux par l’agent Eliott Ness. Autre mythe de la Route mère, le Bagdad Café. C’est Percy Adlon qui choisit en 1987 de faire de ce nom un film devenu incontournable. On y voit une touriste allemande débarquer dans le motel et bouleverser la vie de la communauté qui y vit en faisant revenir la clientèle de routiers qui avait déserté le lieu. Un des genres que nous n’avons pas évoqué est le film d’animation. Et lorsque l’on pense à la Route 66, Cars nous vient immédiatement à l’esprit. Flash Mc Queen, alors perdu sur cette route, va tomber sur Radiator Springs et se lier d’affection pour les personnages hétéroclites qui peuple cette ville désertée qui se bat pour survivre au déclassement du tracé continental.

Quand nous évoquons la Route 66 à travers le cinéma, Les road movies nous apparaissent alors comme une évidence. En 2006, on découvre dans Little Miss Sunshine une famille burlesque embarquer dans une camionnette entre le Nouveau-Mexique et la Californie pour emmener Olive, sept ans, à un concours de beauté. Dans la même direction quelques années plus tôt, précisément en 1989, ce sont deux frères qui vont apprendre à se connaître grâce à un périple à travers la route 66. L’un d’eux est autiste et est surnommé Rain Man. C’est d’ailleurs l’un des premiers films a avoir abordé le thème. Enfin dernier film, et non des moindres, Retour vers le futur. Cette trilogie, monument fort du 7ème art, permet de suivre les aventures de Marty McFly et de Doc Emmet Brown, tous deux à bords d’une fabuleuse DeLorean DMC-12 capable de remonter dans le temps. La encore on retrouve dans les différents volets l’atmosphère propre aux villes qui jalonnent la Route 66. La Route mère a joué un rôle fondamental dans l’histoire des Etats-Unis. Elle fut « le poumon de l’expansion de l’Ouest américain » mais aussi une source d’inspiration intarissable pour tous ceux qui ont pu la fouler.