Bordeaux
Depuis le 6 juillet dernier et ce jusqu’au 1ier octobre, l’Institut Bernard Magrez expose les 104 œuvres originales sélectionnées entre décembre 2016 et avril 2017 du Grand Prix annuel. Depuis quelques années, Bernard Magrez qui a toujours à coeur de soutenir la création artistique a créé pour son Institut, pour les artistes et pour le public un grand concours artistique visant à faire connaître, reconnaître des artistes de toutes catégories peinture, sculpture, photographie et installation.
L’édition 2017, « Never give up » ou « Ne renoncez jamais », a attiré plus de 440 candidatures internationales, les 104 exposées dont 55 en peinture, 15 en sculpture, 24 en photographie et 15 en installation ont été présélectionnées pour cette exposition. A la clé de la sélection finale, qui aura lieu le 29 septembre, 20 000€ de récompense et une exposition dédiée de plusieurs mois. Les visiteurs et les internautes sont invités à voter via la page Facebook de l’Institut.
Les 55 artistes ayant fourni des peintures ont été stimulés, ce qui est impressionnant, de façon très différentes par le thème de cette exposition « Never Give Up » ou « Ne Jamais renoncer ».
Catherine Ludeau, née à Paris et diplômée de l’Ecole des Arts Appliquées Dupéré, présente « Source », oeuvre (n°64) de résine et acrylique sur toile. Sa représentation de Never Give Up par une « cellule » bleue pastel sur fond blanc invite le visiteur à se recueillir au plus profond de son unité de vie la cellule associant eau et informations vitales pour trouver l’énergie de ne jamais renoncer.
- « Source » de Catherine Ludeau
Axelle Cannet, vit et travaille à Tours, a choisi de nous montrer « Les parois de l’Oubli » Œuvre (n°16) acrylique sur Toile. Un homme et une femme accrochés à une toile d’araignée sont en train de grimper un mur vertical fait de planches. Seule la femme est reliée à la toile pouvant signifier que seule la gente féminine détient les souvenirs imbriqués, cependant organisés de façon telle que l’on puisse s’y suspendre pour aider les autres à « remonter la pente ».
Philippe Hervé, bayonnais de naissance vivant aux alentours de Toulouse est influencé et inspiré par l’impressionnisme et l’expressionisme. « Trace » œuvre (n°49) à l’encre de Chine sur bois non figurative en noir et blanc et fragmentation rappelle peut-être au visiteur la non linéarité de la vie et les chemins difficiles de l’absence de renoncement.
- « Trace » de Philippe Hervé
Guillaume Toumanian, marseillais devenu bordelais d’adoption, a choisi une peinture (n°105) « Lucioles III », univers incertain entre chien et loup, entre clair-obscur, entre déjà-vu et imaginé, peinte à l’huile dans des tons bleu, verts sombres voir noir. Cette peinture inspirée de photos prises en roulant montre le mouvement de la vie, les doutes, l’insécurité et que nous sommes peut-être toujours sur le fil du rasoir entre le renoncement (côté sombre) et la combattivité (côté lumineux).
- « Lucioles III » de Guillaume Toumanian
On reconnaît dans l’œuvre n° 34 Toto, petit personnage rond et naïf, qui court d’une toile de Jofo à l’autre, depuis plus de 20 ans. Il incarne ici par ce dessin faussement d’enfants, l’énergie du renoncement. « I am a mistake » dit Toto au dessus de plusieurs petits Toto représentant les nombreuses épreuves et actions nécessaires à l’existence.
Alissa Thor, parisienne ayant travaillé à Rouen comme documentaliste, se consacre aujourd’hui exclusivement à la peinture. Autodidacte, elle a « le besoin de rompre avec son côté intello », Ainsi le personnage féminin représenté de façon expressionniste un genou à terre sur la toilé nommée « La relève » (œuvre N°102) indique par cette posture l’équilibre incessant entre la station debout signifiant l’action et la posture à genou celle du renoncement. Il y a toujours un entre deux entre l’abattement et l’énergie de la vie.
- « La relève » d’Alissa Thor
Citer tous ces artistes remarquables concourant et exposant à l’Institut Bernard Magrez est impossible. Ceux ici choisis vous donneront envie d’aller découvrir l’ensemble des 104 talents car ils permettent d’une part de rencontrer la création contemporaine de tous horizons mais d’autre part c’est aussi une bonne occasion de réactiver son propre « Never Give Up ». Les autres typologies d’artistes photographes, sculpteurs, plasticiens n’ont pas été oubliés ils seront présents dans un texte ou plusieurs textes prochains.
Ecrit par Véronique Saint-Ges