
Énorme succès commercial de ces dernières années (320 boutiques dans le monde, dont désormais 10 en France, et 68 000 salariés), Primark a affiché, en 2016, un insolent chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros, en hausse de quelque 9 %. À Marseille, son premier magasin français, ouvert il y a deux ans au coeur des quartiers Nord, reste un carton sans équivalent.
Cette martingale repose sur un principe simple : des marges tirées au maximum grâce à d’énormes volumes, permettant de féroces négociations à tous les points de la chaîne de fabrication (2). Et de distribution : payés au Smic horaire, les salariés français - souvent des jeunes, des femmes - viennent de se voir proposé, lors des négociations annuelles, une augmentation de... "1 centime d’euro brut de l’heure", s’étrangle Serge Nardelli, secrétaire général de la CFDT Commerces et services des Bouches-du-Rhône, qui s’est emparé de ce dossier. "C’est juste indécent. De mémoire de salarié de la grande distribution ou de syndicaliste, je n’ai jamais vu une chose pareille." Majoritaire dans les magasins français, la CFDT "peut certes comprendre, dans certaines circonstances", le gel pur et simple des salaires. "Mais là, ce qui est inadmissible, c’est qu’il est proposé aux cadres une augmentation de 1,5 % du salaire de base. Or, les employés représentent 65 % des salariés ! C’est du discount social", s’indigne encore Serge Nardelli.
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