Bordeaux

Communiqué :
La rentrée est bien là, le problème de la mobilité revient dans le quotidien de chaque Bordelais (embouteillages, tramways bondés, ruptures de service, ...) alors que nous voyons fleurir de multiples propositions de nouvelles infrastructures : métro, BHNS, RER métropolitain, téléphérique, grand contournement...
Au moment où se clôture les deux journées « ITS4climate » (Intelligence Transport Systems for Climate) à Bordeaux, le 1er congrès européen consacré à la mobilité intelligente au service de la transition énergétique, il apparaît important de revenir sur le concept des « MaaS » (Mobility as a Service), que nous avons traduit dans l’hexagone en « droit à la mobilité ».
Ce concept est simple : au travers d’une plateforme numérique unique, proposer aux usagers un service de mobilité prenant en compte un spectre le plus large possible de transports : bus, tramway, vélo en libre-service mais aussi free-floating, co voiturage, partage de voiture, navettes, taxis, ... Plus qu’une simple application de recherche d’itinéraire, le but est de faciliter la vie de l’usager en lui permettant non seulement de planifier des trajets de manière fiable, mais surtout d‘encourager l’intermodalité (utiliser plusieurs moyens de transports sur un trajet) avec un système d’abonnement unique, abonnement que nous souhaitons évolutif en fonction des revenus de chacun.
Aujourd’hui 20 % de la population active rencontre des difficultés pour se déplacer, une personne sur deux en insertion a refusé un travail ou une formation pour des problématiques de mobilité. Cette mutualisation des offres de transports a donc plusieurs objectifs : permettre au plus grand nombre de se déplacer avec une vraie tarification sociale et globale, offrir un service complet et fiable qui représenterait une réelle alternative à la voiture personnelle, coûteuse et qui induit des temps de trajets souvent plus longs, et sortir de cette foire aux idées de l’investissement dans de grosses infrastructures hors de prix en privilégiant les modes de transports de proximité (taxis urbains, navettes électriques, ...) plus adaptés aux besoins immédiats des bordelais-es.
On ne peut réfléchir la mobilité sans prendre en compte l’ensemble des freins du quotidien, qui peuvent être économiques, géographique, physiques ou culturels. Les déplacements ne doivent plus être un accélérateur de fracture sociale : une offre construite pour les plus fragiles est une solution conçue pour tous.
Ce droit à la mobilité doit ainsi être garanti par un maillage pertinent du territoire prenant en compte tout autant les particularités de quartier, tel celui de la Benauge (dessertes, fréquences, absence de Vcub), celui de Caudéran (absence de tramway, blocage du BHNS) ou celui de l’hyper centre (réduction de la voiture, stationnement) que la combinaison d’une offre de transports publics comme privés, collectifs comme individuels. Nous ne pouvons nous satisfaire d’une telle différence de qualité de service selon les quartiers de Bordeaux et donc selon les bordelais.
Après avoir été expérimenté à l’international à Helsinki, Göteborg, Dubaï mais aussi en France à Saint-Etienne, Mulhouse ou Orléans, Bordeaux doit à son tour se lancer dans sa transformation des déplacements urbains. Sortons du concours des promesses d’infrastructures plus ou moins folles ou réalistes, en replaçant l’individu au centre de nos enjeux, allons vers un service public de la mobilité diversifié, inclusif, vert et social !
Emmanuelle Ajon
1ère secrétaire fédérale adjointe du Parti Socialiste de Gironde
Vice-présidente du Département de la Gironde
Conseillère municipale de la Ville de Bordeaux
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