Dans un long article paru il y a 15 ans dans Libération, daté du 5 décembre 2005 sous la plume de Corinne Bensimon, on peut lire : Pour les épidémiologistes, « la grippe de Hongkong est entrée dans l’histoire comme la première pandémie de l’ère moderne. Celle des transports aériens rapides. La première, aussi, à avoir été surveillée par un réseau international, note Antoine Flahault. De fait, elle est la base de tous les travaux de modélisation visant à prédire le calendrier de la future pandémie ». La grippe de Hongkong a bouclé son premier tour du monde en un an avant de revenir attaquer l’Europe. Elle nous dit que le prochain nouveau virus ceinturera la planète en quelques mois. Ecrit prémonitoire s’il en est car la Covid a fait le tour de la planète en un peu plus de six mois et elle semble repartie pour un nouveau tour de planète, en espérant qu’elle ne va pas s’acharner à multiplier ses tours du monde. Il semble bien que la propagation de ce nouveau coronavirus est du à la rapidité de son développement lié à la rapidité de déplacement de ses hôtes. Si on lit bien les constatations effectuées par les scientifiques le voyage du virus dans l’air se limite à un à deux mètres maximum, par contre l’hôte se déplace allégrement de plusieurs milliers de kilomètres à la vitesse grand v et si on ne veut pas que le virus circule, il faut empêcher l’hôte de circuler, d’où ce que l’on connaît actuellement. Ce qu’il y a de plus troublant dans la grippe de Hong-Kong renommée en France grippe de 68 c’est qu’elle n’a ému personne et la presse en a peu parlé, d’après les études des statisticiens et épidémiologistes Antoine Flahault et Alain-Jacques Valleron l’ampleur exacte de cette grippe « oubliée » a été de « 25 068 morts en décembre 1969 et 6 158 en janvier 1970, soit 31 226 en deux mois , révèle Antoine Flahault alors qu’avec la Covid-19 on est à 42 000 en 7 à 8 mois. Il y a plus de cinquante ans cette affaire a laissé la France indifférente et aucune trace d’un confinement quelconque à part quelques personnes prudentes qui ont porté un masque. A cette époque personne ne s’offusquait du décès des personnes âgées.
* Antoine Flahault est directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève, en Suisse