Mise en vigueur du contrat de concession

Hervé Tricot, Président de la société concessionnaire LISEA et Mme Maryse Dagnicourt-Nissant, Déléguée Régionale du Pôle emploi

photo Bordeaux Gazette Bernard Lamarque

C’est au pied du nouveau pont Bacalan Bastide à Cap Sciences que s’est signé cette convention dans le cadre de la mise en vigueur du contrat de concession de la Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique Tours Bordeaux premier maillon d’un ensemble qui devrait mettre Bordeaux à 2h10 de Paris en 2017, à 1h de Toulouse en 2020 et 1h30 de Bilbao représentant un fabuleux désenclavement de la capitale de l’Aquitaine. Cela aura pour effet aussi de libérer des sillons sur la ligne traditionnelle, permettant un meilleur acheminement du fret et un véritable développement du ferroutage que l’Aquitaine appelle de ses vœux ainsi que de la flexibilité sur la mise en place du réseau TER. Malheureusement pendant la durée des travaux les horaires vont être chamboulés à partir du 11 décembre et cela n’est pas sans créer des remous. Le retentissement est général sur une grande partie du réseau français. Au delà de la grogne, certains élus vont même jusqu’à envisager de refuser de payer leur contribution à l’aménagement des lignes nouvelles tant il est vrai que ces modifications sont pénalisantes pour l’usager avec un allongement de la durée des trajet et il y en a pour 5 ans. Le jour où le tronçon Tours Bordeaux sera mis en service ce sera surement un "très grand OUF" de soulagement, mais en attendant il faudra un peu retenir sa respiration. Il ressort de l’ensemble des interventions à la tribune que tout le monde se félicite de ce démarrage et Alain Rousset en a profité pour décocher une flèche contre le gouvernement et la vente des autoroutes.
Un partenariat Public Privé
L’investissement est tel (7,8 milliards d’euros) que pour mener à bien ce chantier on est revenu deux siècles en arrière avec une concession public privé qui a été le mode de développement des chemins de fer à leur naissance au XIX ème siècle. Historiquement, les concessions qui ont toujours eu cours dès l’Ancien Régime constituent des PPP qui ont permis à la France de se doter de ses premières infrastructures publiques telles le canal du Midi ou la modernisation d’infrastructures urbaines comme à Paris sous le second Empire sous l’impulsion du baron Haussmann. La SNCF (Société Nationale des Chemins de Fer) en tant que tel n’existe que depuis le 1er janvier 1938.

Nathalie Delattre,représentant le maire de Bordeaux, Alain Rousset, Gilles Savary représentant Philippe Madrelle et Vincent Feltesse lors de la signature

photo Bordeaux Gazette Bernard Lamarque

La LGV SEA Tours Bordeaux est la première construction clé en main d’une ligne à grande vitesse en partenariat public-privé (PPP). Signé le 16 juin 2011 entre RFF et LISEA, le contrat de concession d’une durée de 50 ans, porte sur le financement, la conceptio,, la construction, l’exploitation et la maintenance sur les 302 kilomètres créés.
Le chantier en chiffres
 302 km de double voie à grande vitesse
 2,6 millions d’euros au kilomètre
 3 régions, 6 départements et 117 communes concernés
 4.500 salariés, dont 1.300 embauches locales
 plus de 400 ouvrages d’art, dont 19 viaduc et 7 tranchées couvertes
 15 bases principales de chantier génie civil
 3 millions de tonnes de ballast
 1,1 millions de tonnes de traverses bétons, 13.000 supports de caténaires
 50 millions de m3 de déblais
 36 millions de m3 de déblais et merlons accolés
 4 sous-stations d’alimentation électrique
 14 sites Natura 2000, plus de200 espèces protégées
 plus de 2.000 hectares d’espaces de compensation pour promouvoir la biodiversité