Bordeaux
La circonscription phare du centre de Bordeaux met en évidence le poids d’Alain Juppé dans les tractations politiques car c’est lui qui souhaite imposer ses vues au-delà de son périmètre local. Soucieux de préserver la majorité municipale, Nicolas Florian a beaucoup travaillé avec les représentants du centre pour dégager une plate-forme commune. Il s’est aligné dans cette campagne sur de nombreuses propositions centristes qu’elles émanent du Modem, du Nouveau Centre ou du Parti Radical.
C’est Fabien Robert qui a fourni l’explication de cet accord qui fait la part belle aux thèses centristes :"Nicolas Sarkozy est sorti de l’équation, ce qui change la donne". Ainsi, Nicolas Florian a égrainé un certain nombre d’engagements qu’il fait sien dans le cadre de cette législative et qui sont des réponses sur le fond aux questions centristes. Son premier engagement est de démissionner de tous ses mandats s’il est élu en épinglant Vincent Feltesse au passage, qui souhaite rester conseiller municipal de Blanquefort afin de pouvoir siéger à la présidence de la CUB. Il est pour le non-cumul strict et il voudrait que celui-ci soit sanctuarisé en ce qui concerne le mandat parlementaire. Il se prononce pour une dose de proportionnelle, mais c’était aussi dans le programme de Nicolas Sarkozy. Par contre il suggère un débat pour savoir si cela doit se faire à périmètre constant ou s’il faudra rajouter des députés, sans oublier que l’on vote avec un nouveau découpage pour cette édition législative 2012.
- Nathalie Delattre, Maribel Bernard, Nicolas Florian et Didier Cazabonne
- photo Bordeaux Gazette - Bernard Lamarque
La nouveauté c’est la position sur la comptabilisation et la reconnaissance des votes blancs, ce qui est une véritable avancée démocratique mais l’argumentation est très politique car il fait remarquer que si les 2 millions de votes blancs avaient été pris en compte, François Hollande ne dépassait pas les 50% (ce qui du reste ne l’aurait pas empêché d’être élu, mais sur le plan symbolique cela aurait fait désordre). En ce qui concerne le reste bien sûr il approuve la séparation des pouvoirs et l’indépendance des médias, la règle d’or en matière budgétaire mais si on est logique il faut reconnaître que celle-ci s’applique déjà aux collectivités locales qui ne peuvent pas faire appel à l’emprunt pour le budget de fonctionnement et que c’est sûrement l’état qui devrait faire le plus gros effort en supprimant des services centraux. A l’egard des TPE il aimerait pouvoir leur rendre l’accès facile au marchés publics sans que les cartes soient biseautées par les grands groupes et il est pour une exonération de charges de 1 à 2 ans pour les entreprises de moins de 50 salariés qui embauchent. Il aimerait pouvoir réhabiliter l’apprentissage et l’alternance en faisant remarquer que tous les métiers ont besoin d’un apprentissage que l’on soit médecin ou avocat. Il a fait remarquer que si le gouvernement précédent avait fait un effort qu’il salue pour les universités, il souhaite qu’un effort soit fait pour l’école car c’est à elle qu’il appartient de "construire l’intelligence de la culture".
Pour sa part Nathalie Delattre du Parti Radical ne peut que se féliciter des positions prises sur le mandat unique, le vote blanc, le grenelle de la fiscalité, la taxation des flux financiers et Didier Cazabonne lui a emboîté le pas en soulignant que c’est la première fois qu’il y a un tel accord dans une démarche de travail avec le candidat du rassemblement qui rejette cumul, débarquement et parachutage (fine allusion au cas d’Emmanuel Ajon et à celui de Falorni à La Rochelle). La dernière charge de Nicolas Florian a été réservée à Michèle Delaunay qui est dans la situation qu’elle avait dénoncée en 2007. On peut penser qu’à travers ce positionnement, si Alain Juppé arrivait à faire élire son candidat il pourrait acquérir un poids incontestable au sein de l’UMP car aujourd’hui exit les thèmes controversés du Sarkozysme.

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
Recherche
Sur le même sujet
Bordeaux Gazette Annuaire
