Bordeaux
Née en 1984 à Paris où elle réside et travaille, Claire Adelfang jeune photographe et vidéaste représentée par la Galerie Thaddaeus Ropac, a reçu sa formation au sein de l’atelier de Patrick Tosani à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris dont elle est diplômée. Actuellement en résidence à l’Institut culturel Bernard Magrez elle a présenté son travail interviewée par Ashok Adicéam, directeur de l’Institut.
« Je ne travaille sur rien, mais ce sont mes obsessions qui parlent, dont celle de la ruine. »
« La maison nous dit sa lente et paradoxalement accélérée destruction. »
« J’ai besoin de sentir qu’un lieu est chargé d’esprit. »
C’est ainsi que s’exprime Claire Adelfang tout en nous présentant la « Maison qui parle » et sa destruction « lente et accélérée », Claire Adelfang évoque plusieurs fois les termes de silence, d’énigme, et surtout de mémoire et de mémorial.
- La maison qui parle
- photo Claire Adelfang
Nombre de ses photographies viennent imposer silence et recueillement. Ainsi la photo de la Synagogue Ohel Jacob de Munich, évoquant le mur des lamentations de Jérusalem, vient enrichir la réflexion sur le principe de mémoire. Face à certaines œuvres, les plus âgés ne manqueront pas de ressentir une évocation des heures les plus noires du 20ème siècle. La très fréquente présence de l’eau dans les travaux de Claire Adelfang, « Cascade qui couvre les mots », (eau bouillonnante, ruisselante ou bien étale, eau qui noie, qui recouvre, qui envahit, qui purifie) peut donner aux plus pessimistes l’impression d’y voir la vanité des entreprises humaines et la force de la nature qui reprend toujours le dessus. Tel n’est pas le cheminement de l’artiste qui cherche à déceler les strates de mémoire enfouies, car l’homme laisse toujours une trace. La renaissance est inéluctable, mais ne saurait se produire sans connaissance du passé, sans mémoire ni mémorial. Les photos de Claire Adelfang, intemporelles et non localisables, entretiennent un dialogue silencieux et contemplatif entre l’homme et son histoire. Dialogue que l’œuvre future de Claire Adelfang ne pourra que nourrir, telle une longue énigme.
Notons au passage l’excellence de l’organisation et de l’accueil, excellence orchestrée en toute simplicité par le Directeur du Centre Culturel, Ashok Adicéam qui réalisait là, la 45ème rencontre en 14 mois.

Ecrit par Dominique Mirassou
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