Bordeaux
L’entreprise "Élise" valorise les déchets des entreprises et ce, partout en France. Les quais de Brazza, sur la rive droite de Bordeaux, accueillent depuis 2013 cette société. Grâce au site internet "Bienvenue en coulisses", il est possible de la visiter.
Dans votre entreprise, il se peut que vous jetiez quotidiennement vos gobelets de café dans des bacs de la société "Élise". Ces corbeilles permettent de faire le tri. À chacune sa couleur de couvercle : le jaune pour les bouteilles en plastique, le gris pour le papier ou encore le orange pour les fameux gobelets. "Élise" est en fait un acronyme et désigne une "entreprise locale d’initiatives au service de l’environnement". Lancée en 1997 à Lille, elle s’est peu à peu répandue dans la France entière. C’est en 2013 qu’elle débarque à Bordeaux après que la franchise ait été rachetée. Désormais, elle s’appelle "Élise Atlantique". À ses débuts, l’entreprise ne valorisait que le papier. Maintenant, ce sont pas moins de treize produits qui sont récupérés. Cartouches d’encre, cannettes, cartons, ampoules, piles, verre… Plus rien ou presque, ne finit enfoui. Depuis 2018, "Élise Atlantique" partage ses locaux avec "le plastique français, spécialisé dans le recyclage de gobelets et "les détritivores", qui composte les déchets alimentaires de professionnels et de certains particuliers.
- Déchargement à la main
"Élise Atlantique" emploie une cinquantaine de personnes et "les détritivores", une dizaine. 90% d’entre eux sont en situation de handicap ou en insertion professionnelle. Ces entreprises permettent donc de créer des emplois sociaux et solidaires. C’est pourquoi ici tout se fait à la main. Une fois les déchets collectés, des poubelles entières sont pesées. Chacune correspond à un client particulier. Puis, ces dernières sont vidées et triées à la main. S’il y a eu une erreur de tri, les employés le verront et en profiteront pour la corriger. Les machines ne seraient pas capables de distinguer toutes les sortes de plastique, contrairement à la main et aux yeux de l’Homme. En ce qui concerne le papier, une fois qu’il a été trié et broyé, ils le vendent à la société Veolia, un de leurs partenaires, afin qu’elle puisse créer une nouvelle pâte à papier. En moyenne, au sein d’une entreprise, une personne utilise trois à cinq gobelets en plastique par jour. En France, cela représente une consommation de quatre milliards de gobelets par an. Sur tout cela, seulement 1% est recyclé. 30% sont brûlés et 69% sont enfouis. C’était donc une nécessité de les récupérer pour en faire quelque chose d’autre. C’est pourquoi en 2018, la ligne de production d’ "Élise Atlantique" s’est agrandie avec "le plastique français". Comme pour le reste, les gobelets en polystyrène et en polypropylène sont triés à la main. Ils sont ensuite broyés par une machine, nettoyés, puis séchés pour être réemployés autrement. Récemment, l’entreprise a fait une expérience : avec les gobelets, ils ont fabriqué du fil pour faire fonctionner les imprimantes 3D. La valorisation touche donc aussi les nouvelles technologies.
- Pour refaire de la pâte à papier
"Les détritivores" est une association menée par Jean-Marc Gancille, co-fondateur de Darwin. Depuis 2016, les établissements produisant plus de dix tonnes de déchets alimentaires par an sont dans l’obligation de les trier. C’est ce que l’on appelle les biodéchets. Cela concerne tout ce qui relève de l’alimentaire. Cette société créée en 2015 se charge donc de composter les restes et autres épluchures des restaurateurs. Le compost est ensuite produit au sein des locaux d’ "Élise Atlantique". Ils le donnent ensuite aux jardiniers de la ville. Depuis peu, ils ont étendu l’expérience à certains quartiers de la métropole pour sensibiliser les particuliers.
Si vous êtes sensible à ce sujet ou tout simplement curieux de savoir comment sont valorisés les déchets que nous produisons, vous pouvez visiter les lieux grâce au site internet "Bienvenue en coulisses". La visite est proposée au prix de 5€ par personne. Vous pouvez dès à présent organiser votre visite en vous rendant sur le site.
Petit plus : à la fin de la rencontre, vous pourrez même repartir avec votre sachet de compost des "détritivores" !
Ecrit par Margau Gonzalez