Bordeaux

Ce ferronnier d’art de Bordeaux s’est forgé à l’Atelier Fer Emeraude

Cela fait deux ans que le ferronnier d’art Charles-Henri Guillebeau a repris l’Atelier Fer Emeraude, à Bordeaux. Une passion que lui a transmis son père dès son plus jeune âge.



« J’ai d’abord appris à souder avant de faire du vélo », rigole Charles-Henri Guillebeau. Ce ferronnier d’art de 33 ans a toujours connu l’Atelier Fer Emeraude, fondé à Bordeaux par son père en 1988. « J’y bricolais des petites sculptures de mon côté, tout en aidant mes parents durant les week-ends et les vacances. »

Une expérience couplée « à des notions de dessin et d’Histoire de l’Art » qui lui a servi à terminer haut la main ses deux ans de formation en métallerie chez les Compagnons du Devoir et son CAP en ferronnerie. « La métallerie, ça permet d’avoir les bases ainsi que d’apprendre à manier outils et matériaux. Ce n’est qu’après, avec la ferronnerie, que l’on peut développer quelque chose de plus artistique. »

Charles-Henri, ferronnier d’art de l’Atelier Fer Emeraude
Les lunettes de protection ne quittent jamais le visage de l’artisan lorsqu’il travaille.

Souder ancien et moderne

A son retour de formation, Charles-Henri Guillebeau rentre à l’atelier familial comme ferronnier d’art à plein temps. « Il faut beaucoup de patience et de rigueur dans ce métier. » Une fois le croquis du projet des clients redessiné à taille réelle, l’artisan réalise « toutes les pièces à la forge. On va fonctionner avec le moins d’outils électriques possibles. Ça s’observe par exemple sur des rampes d’escalier où il n’y a pas une seule barre droite, tout est adapté au centimètre carré. », détaille Charles-Henri Guillebeau.

« Les trois-quarts du travail se font à la forge »

Mais le traditionalisme à ses limites, qui sont comblées par quelques machines. « Quand il y a des coupes de nos matériaux, on utilise une scie à ruban, car ça va dix fois plus vite. Mais les trois-quarts du travail se font à la forge. » Cette dernière est un symbole du mix entre ancien et moderne. Si le charbon alimente toujours les flammes, ce n’est plus un soufflet manuel qui les attise, mais un régulateur électrique.

Des maisons aux châteaux de Gironde

La forge à l’ancienne n’est pas qu’artifices, mais trouve notamment son rôle dans la rénovation de structures historiques du XVIIIe siècle comme celles du centre-ville de Bordeaux. « On travaille essentiellement sur les façades de bâtiments classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Moi, je vais vraiment m’amuser dessus à réaliser des structures qui soient esthétiques et pratiques ! »

Plafond de la forge de l’Atelier Fer Emeraude
Le ferronnier récupère et répare une multitude de pièces et les expose dans sa forge, en attendant de les vendre à la brocante de la place des Quinconces.

Charles-Henri Guillebeau a aussi vagabondé dans la région en restaurant « au moins une trentaine de châteaux dans le Médoc. » L’un de ses grands projets concernait d’ailleurs la création d’un « portail de trois mètres par trois au château du Pape Clément, à Pessac. Une structure monstrueuse qui m’a pris trois mois ! »

Des projets chronophages pour lesquels il se fait assister par ses trois apprentis et ses stagiaires « de tous les âges, souvent en reconversion professionnelle. Il y a pas mal de monde qui teste cette formation. On n’a jamais les mêmes équipes chaque année, mais je garde généralement le contact avec ceux qui partent fonder leur propre atelier. »

Ecrit par Antonin Besnard


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