Bordeaux

Soirée éléctorale à l’institut Goethe Bordeaux

C’est dans une ambiance conviviale et presque festive que la communauté franco-allemande de Bordeaux et pas que (!)s ’est retrouvée à l ’Institut Goethe pour attendre non sans un certain suspense les résultats des élections allemandes. Elèves préparant le bac franco- allemand, étudiants allemands Erasmus et leurs collègues inscrits dans des double cursus franco-allemands suivaient attentivement les commentaires de M . Karsten Kurowski, journaliste et enseignant à l’ IUT de journalisme relié en direct à une journaliste de Leipzig tandis que d ’autres germanophones optaient pour la retransmission des différentes chaînes de la télé allemande dans la salle à côté.



Sous l’égide de l’ alerte Consul Général d’ Allemagne Hans -Werner Bussmann et la Directrice l ’Institut Goethe Gertrude de Blay, les visiteurs pouvaient arroser l’ attente des premiers scores d’ une bonne bière bavaroise accompagnée d’une brezel ou d’ une saucisse. Un viticulteur allemand installé dans le bordelais avait offert le vin honneur. Monsieur Hans-Werner Bussman Consul Général d'Allemagne à BordeauxUn grand merci aux équipes du consulat et de l ’Institut Goethe et leurs stagiaires volontaires et souriants !Près de 61, 8 millions d électeurs allemands ont été appelés à élire les 598 députés du Bundestag élu tous les 4 ans. C’est le Bundestag, la chambre parlementaire allemande qui élit le Chancelier et non le peuple. Comparé au Président de la République française qui tient sa légitimité d’un suffrage universel direct, les pouvoirs du Chancelier allemand sont moins étendus. Chaque électeur possède deux voix : avec la première voix, il élit le candidat de sa circonscription à la majorité relative, avec sa seconde voix, il choisit la liste de Land (p. ex. la Sarre) d’un parti.
_ Le Bundestag se compose pour moitié de députés élus directement dans la circonscriptions et pour moitié de députés élus sur les listes de Land. C ’est avec un sourire rayonnant que Mme Merkel accueille un « résultat formidable » pour la CDU - sans équivalent depuis le chancelier Adenauer en 1957- en remerciant chaleureusement tous ceux qui ont participé à sa campagne. La participation électorale de 73% a augmenté de 3 points dû à un appel au vote récurrent surtout de la part de la SPD. Qualifié de triomphe par plusieurs journaux français ( voire la Une du Figaro du 23 septembre), le score historique de plus de 42% de la CDU, huit point de plus qu ’en 2009 frôle la majorité absolue et témoigne de la grande confiance que une majorité des électeurs allemands lui ont accordé. C ’est donc dans une position de force que Angela Merkel qui a été qualifié « femme la plus puissante du monde » par le magazine americain Forbes peut entamer son troisième mandat. Décriée à Athènes et Madrid, sa popularité n’ a jamais chuté à moins de 60%, en Allemagne, un score qui peut laisser François Hollande rêveur. Elle a obtenu une victoire très personnelle, reconnaissance de sa gestion de la crises successives de la zone euro, restant plus vague sur son programme et les reformes à entamer en Allemagne ainsi que les défis non résolus en Europe. Ses détracteurs déplorent son manque de vision pour l ’avenir.
Son programme s’ intitule : Merkel, écrit Der Spiegel,traditionnellment de gauche. Son rival Peer Steinbrück, 66 ans, économiste et originaire de Hambourg, a été Ministre des Finances dans une grande coalition entre 2005 et 2008. Il dit de lui même que son animal préféré est le rhinocéros, lent au démarrage, mais une fois lancé, il est impossible à arrêter. Ayant commis plusieurs gaffes pendant sa campagne électorale, il est considéré comme imprévisible et n’ a jamais vraiment inquiété Mme Merkel. En l ’accusant de ne rien comprendre au projet européen à cause de ses origines est-allemandes, il se met à dos des millions d’ électeurs. Avec 25,9 % , la SPD a amélioré son score de 3 points, l’ échec est néanmoins indéniable
C ’est avec une certaine dignité que M. Steinbrück a remercié ses électeurs en concluant : La balle est maintenant dans le camp de Mme Merkel. Il faut qu ’elle se trouve une majorité. Le président de la SPD Sigmar Gabriel a promis à consulter les membres du parti avant d ’engager les discussions sur une grande coalition. Si la SPD lui donne son accord, il devrait conduire les négociations qui porteront sur la formation du nouveau gouvernement et les portefeuilles qui reviendront à la SPD. Sigmat Gabriel pourrait donc obtenir un ministère prestigieux. Les Verts et Die Linke sont restés en-dessous de leurs attentes avec 8% et 8,4%. Pour la FDP (les Libéraux) allié traditionnel de la CDU, le résultat a été un désastre. Jamais dans 65 ans d ’existence ils avaient obtenu un score si bas. Avec 4,6 % ils se sont fait éjectés du Bundestag ne franchissant pas le seuil des 5% nécessaire pour y être représentés. Le chef de la fraction au Bundestag, M. Rainer Brüderle, et le chef de parti, le jeune Philipp Rösler (40ans) ministre d’ économie et vice-chancelier dans le cabinet sortant, ont accusé leur responsabilité profondément déçus et ont démissionné le lendemain. La FDP doit désormais s’ interroger sur son existence en tant que force politique.
A noter le score inattendu de 4,9 % d’un nouveau parti, Alternative für Deutschland (Les Eurosceptiques),composé majoritairement des membres en âge mûr, diplômés d’université, dont plusieurs professeurs d’économie. Ils s’opposent entre autre aux nouveaux plans de sauvetage, une zone euro restreinte excluant certains pays, un retour à une législation nationale plus étendue par rapport à l’ Europe et introduire des plébiscits. La CDU, dans sa campagne avait exclu toute coalition avec la AvD.
François Hollande et les gouvernements des pays du Sud salueraient la perspective d’une grande coalition « rouge et noir » ( le noir étant la couleur traditionnelle de la CDU) qui devrait obliger Mme Merkel à se montrer plus souple et plus solidaire par rapport à sa position d’ austérité et sa fermeté habituelle. Néanmoins, il existe un large consensus par rapport à la politique de sauvetage outre Rhin : pas d ’argent sans contrôles stricts ni reformes structurelles en contrepartie. « Responsabilité et contrôles sont indissociables » dit-elle.
M. Steinbrück avait suscité l’indignation de millions de concitoyens prétendant que 95% des Allemands achèteraient des bouteilles de vin à moins de 3 Euros ! Lorsque Mme Merkel reçoit des journalistes, elle sert souvent le café ou le vin et n ’ hésite pas d’acheter son pain elle-même aux Galeries Lafayette à Berlin. Devant un petit groupe de reporters (français ?) elle disait en souriant : » Arrosons ce déjeuner d’un bon vin, sinon les Français diront encore que nous n’avons aucun savoir vivre. « 

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