Un peu d’histoire et de convivialité
Laurent Marti a donc convié Bernard Magrez à couper le ruban lors de l’inauguration de cette nouvelle salle de musculation qui est aussi un lieu de vie pour l’équipe et a rappelé avant la cérémonie officielle tout ce que Bernard Magrez avait apporté au rugby et à lui même quand il a pris les rennes du club en l’aidant dès la première année alors que le club était dans l’anonymat le plus complet. "Vous nous avez offert tous ces appareils et on est monté en Top 14, nous les avons donc bien utilisés" et Laurent Marti soulignant que Bernard Magrez continuait à soutenir le club l’a vivement remercié pour tout ce qu’il faisait aussi bien sur le plan matériel que sur le plan moral. Bernard Magrez a précisé "si je suis venu aidé le club il y a 4/5 ans, c’est parce que Laurent était là... il est au delà du dynamisme, de la race de ceux qui comprennent les gens, et c’est à mon avis la qualité la plus importante pour’un chef. En second lieu il a un tempérament optimiste qui fait que quand ça marche c’est formidable et que quand ça ne marche pas, ça va quand même" et il a précisé qu’il demandait à tous ses collaborateurs dans le monde entier de s’inscrire dans l’optimisme. " La réussite de ce club amène une reconnaissance des valeurs humaines, mais quand je vois sur le plan économique que vous amenez 25.000 personnes à Chaban-Delmas, vous tirez derrière vous une bonne partie de l’économie de Bordeaux voir de la région, votre réussite sportive amène un plus à Bordeaux et je ne suis pas sûr que tout le monde le comprenne" Bernard Magrez ne tarit pas d’éloge à l’égard de Laurent Marty. A l’âge près il sont semblables car ce sont des gagneurs et ils l’ont montré l’un comme l’autre et si aujourd’hui l’un s’est mis au service de la culture, l’autre s’est mis au service du rugby en particulier et au delà du sport en général. Après les discours alors qu’auparavant Bernard Magrez avait serré la main de tous les joueurs présents on est passé au geste symbolique de la coupe du ruban.

Le souhait du Président Marti
Suite à cette inauguration Laurent Marti a pris l’opportunité de tenir un point de presse pour donner son sentiment sur ce problème du stade qui assombrit l’horizon de l’avenir du club et il s’est exprimé en ces termes. "Je voulais profiter de cette inauguration et de cet hommage rendu à Monsieur Magrez pour m’exprimer sur un sujet important sur lequel vous m’interrogez désespérément depuis deux ans, c’est le stade. Durant ces deux années en Top 14, on a eu le temps de voir un peu ce qui se passait dans cette agglomération et surtout de bien, bien réfléchir. Aujourd’hui, quelle est la situation ? Il faut rendre hommage à Noël Mamère qui , il y a trois ans et demi s’est levé en disant nous devons anticiper, nous devons faire un stade pour ce club de rugby, il pressentait que nous réussirions et il savait qu’à partir du moment où nous réussirions il nous faudrait un stade et il défendait déjà son projet d’agrandissement à Bègles. Dans le même temps nous sommes allés jouer à Chaban-Delmans, ça a été une réussite populaire inespérée : 25.000 de moyenne, 2ème affluence nationale, une ambiance extraordinaire et comme Mr Magrez l’a dit tout à l’heure des retombées économiques non négligeables. Les joueurs s’y sont sentis bien, les girondins ont adhéré. Pendant ce temps là Mr Mamère s’est battu fermement avec beaucoup de courage, de dynamisme, de volonté pour faire avancer le projet ici, qui malheureusement n’avance pas ! En parallèle le stade de Bordeaux Lac a vu le jour, c’est un outil magnifique et il faut remercier tous ceux qui ont œuvré pour ce stade. Ce sera un outil pour les Girondins de Bordeaux, pour l’UBB et puis pour tout un tas de manifestations qui vont amener des projets énormes pour la ville avec des matchs internationaux, pour les retombées économiques c’est sûrement le projet le plus important de ces 20 dernières années. Seulement dans ce grand stade nous serons confrontés à des problèmes de dates, des problèmes de pelouse et des problèmes de résidents car ça reste le stade des Girondins de Bordeaux, et si nos résultats continuent à être bons on fera 4 matchs mais après ?" ... " Ce constat étant fait j’en suis arrivé à la conclusion en tant que Président de l’UBB que nous souhaitions jouer à Chaban Delmas. Dans un stade Chaban Delmas que nous serions très heureux de prendre tel qu’il est "

Arguments
Le premier c’est la fréquentation car "tel qu’il est, il nous va très bien". Ainsi Bègles pourrait être consacré a un centre de formation et Bernard Magrez est très sensible à la formation. En tant que capitale de l’Aquitaine Laurent Marti pense que nous sommes en retard en terme de centre de formation. Sur Bègles cela ne demanderait pas de gros investissements sauf s’il y avait création d’un centre de résidents. Pour amener Bègles à 18.000 places il faudra entre 30 et 40 millions d’euros ce qui dans la conjoncture actuelle n’est pas évident. Faut il construire un stade de 18.000 alors que l’Union fait une moyenne de 25.000 et que le stade est là et qu’il existe. "Il me semble que ce serait du simple bon sens sur le plan économique, sur le plan sportif de rester jouer à Chaban-Delmas". Avec cette jauge de Chaban, Laurent Marti souhaite continuer à inviter des milliers d’enfants à chaque match, cela créera du lien social car il est persuadé de jouer un rôle dans la cohésion sociale et dans un stade trop restreint on ne pourrait pas le faire. Partout où il y a deux clubs en élite il existe des stades spécifiques pour le football et le rugby et en filigrane se pose la question de la compétence sportive pour la CUB. La décision appartient aux élus et on peut penser qu’elle ne sera pas absente de la campagne électorale. La présence de Bernard Magrez aux côtés de Laurent Marti lors de ce point de presse démontre s’il en était besoin que les deux hommes sont sur la même longueur d’onde et ce sont des poids lourds de l’économie l’un mondiale, l’autre française. Il faut avouer aussi que jouer dans un stade qui porte le nom d’un ancien international de surcroît poids lourd de la politique au XXème siècle, cela aurait de l’allure, n’y a t’il pas un stade Amédée Domenech à Brive !