Bordeaux
Une foule impressionnante s’est emparée de la ville le jeudi 19 janvier. Sous une pluie battante, de nombreux courageux se sont donné rendez-vous dans l’optique de faire réagir les plus hautes sphères sur une réforme décriée.
Ce n’est pas le froid qui va calmer ce « ras-le-bol » général. D’après la CGT, près de 60 000 personnes ont prit le départ de la place de la République afin de protester contre le projet de réforme des retraites proposé par le gouvernement d’Elisabeth Borne. Un regroupement de masse qui reflète bien l’humeur générale en France. Durant cette longue marche, femmes et hommes se sont alliés pour répondre à ce problème intergénérationnel. Le report de l’âge légal de départ à la retraite reste en travers de la gorge des citoyens qui effectuent leur droit de protestation. Malgré l’agacement et la peur de ne pas vieillir dans les meilleures conditions, c’est une foule plutôt calme et bienveillante qui s’est présentée. Quelques fumigènes notables certes, mais rien d’alarmant. Outre cela, dépassent de la foule de parapluies et de drapeaux aux couleurs syndicalistes plusieurs pancartes aux slogans accrocheurs, tels que « La retraite avant l’arthrite ». Une contestation satyrique pour le moins efficace. Au milieu de tout ce mélange social et culturel résonnent ainsi des revendications similaires et communes pour toutes et tous. « C’est un recul social, on ne considère pas que c’est une avancée », Valérie, 60 ans, salariée chez Air France.
À travers les interrogations menées, des similitudes ressortent. D’un côté, des contestations plus radicales par peur de voir sa retraite « passer sous le nez ». Sont demandés au gouvernement le plein-emploi, l’augmentation des salaires ainsi que de meilleures conditions de travail pour de nombreux corps de métiers pas assez reconnu aux yeux de leurs acteurs. La crainte d’un avenir compliqué se ressent chez les jeunes, venus en nombre lors du rassemblement. Pour Emma et Illana, 23 ans, toutes les deux en formation pour être éducatrice spécialisée, « On se tourne vers un travail très mal reconnu et très mal rémunéré. En plus si on nous sucre la retraite, ça va être compliqué ... ». Même discours chez Valérie qui s’inquiète pour que ses enfants puissent bénéficier d’une fin de vie « décente ». D’après ces trois manifestantes, une seule solution : enlever la réforme. De l’autre côté, un certain pragmatisme est de mise concernant les finalités. Même si l’argumentaire reste semblable aux autres, l’idée n’est pas non plus de tout supprimer, mais d’être écouté. Selon Jean-Francisco, 50 ans, afficheur publicitaire, les travails pénibles ne sont pas assez prit en compte. L’idée d’une réforme n’est pas la plus mauvaise. Tout réside dans l’importance qui est donnée à l’opinion publique. « Je veux juste qu’ils nous écoutent, nous les pauvres, les classes moyennes, et qu’ils redessinent les contours de cette réforme ».
Affaire à suivre, cae un cortège de manifestation est prévu
Ecrit par Louis Molter
Ecrit par Tom Martorelli