Bordeaux

Le climat bouge mais tout n’est peut-être pas perdu pour la vigne

Le climat est un sujet qui touche de plein fouet la viticulture car d’année en année on voit la date des vendanges s’avancer dans la saison et si pour l’instant cela peut apparaître comme un avantage, surtout pour les cabernet-sauvignon, cela génère de grosses inquiétudes pour l’avenir.



Ce symposium a été ouvert par Jim Bitterman de CNN Paris, qui en tant qu’animateur a invité Christophe Navarre à prendre la parole Comme Président de Vinexpo Bordeaux. Après un cours propos de bienvenue il a laissé la parole à Christine Lagarde, Présidente du FMI* qui s’est exprimée en anglais via un message enregistré à l’intention des participants en insistant sur le fait que "le temps est venu d’agir et elle espère que les débats à Vinexpo Bordeaux seront fructueux et tiendront la promesse que nous devons faire aux générations futures". Elle aurait aimé être présente comme du reste Patricia Espinoza, Secrétaire Exécutive de l’UNFCCC mais cela n’a été possible ni pour l’une, ni pour l’autre. C’est Alain Rousset qui est venu au micro pour évoquer en entamant son discours sur les paysages viticoles qui avec leurs changements de couleurs l’émeuvent, il a continué par un paradoxe en avançant que le problème ici, n’était pas celui du licenciement mais celui du recrutement en se posant la question de savoir comment attirer les jeunes dans un environnement aussi chimique dans le milieu viticole et comment développer les ventes et s’assurer que les produits ne contiennent ni métaux lourds ni pesticides ? On va vers une rupture technologique qui va demander beaucoup plus de monde pour travailler la terre tout simplement.

Alain Rousset, Président de la Région Nouvelle Aquitaine

Il a évoqué la mise en place autour d’Hervé Le Treut qui a rassemblé deux cents scientifiques avec le concours de l’INRA et du CNRS dans une commission pour penser les évolutions nécessaires face aux changements climatiques. Alain Rousset a rappelé le rôle majeur que l’ISVV* devra tenir pour préserver le goût du Bordeaux en relation avec le terroir et les cépages à utiliser avec l’élévation moyenne de la température qui augmente le degré d’alcool. Il a précisé que la différenciation par la qualité tiendra un rôle majeur dans les années à venir et que tout cela ne se fera pas sans un accompagnement des pouvoirs publics et de la science avec ses innovations. Il compte sur le vignoble de Cognac avec sa puissance exportatrice pour être le précurseur de la transition climatique et agro-écologique avec son unité particulière qui pourrait témoigner que la transition agro-écologique, c’est une chance, c’est un défi, , c’est une difficulté mais c’est une chance commerciale pour demain. C’est Allan Sichel qui a succédé à Alain Rousset à la tribune où il a fait état de ses rapports avec Jean-Louis Etienne dans le cadre de tous ces problèmes et phénomènes récents qui insensiblement influent sur le rapport merlot cabernet-sauvignon aussi bien en Médoc qu’en Saint-Emilion voire dans toutes les appellations et avec l’ISVV, l’INRA et Bordeaux Sciences Agro, nombreux sont les cercles qui se penchent sur ces problèmes. En ce qui concerne l’empreinte carbone face à l’objectif fixé de moins 20 %, le résultat atteint est de moins 9 %.

Michel Jarraud Secrétaire Général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Pour sa part Michel Jarraud est venu démontrer documents à l’appui que l’on ne peut transiger avec l’évolution climatique en précisant dans son discours effectué en anglais "You can negotiate with terrorists but you cannot negotiate with laws of physics" démontrant bien par là qu’il n’y a aucune possibilité de changer les choses au point ou on en est et que tout ce que l’on peut espérer c’est ralentir la formation des gaz à effet de serre. Il a tout d’abord rappelé que depuis le début de l’histoire de la Terre le climat évolue et que l’homme n’est pas toujours dans un bon rapport avec sa planète et qu’il est en train de mettre en danger les moyens de communications avec l’apport de la 5g qui risque de brouiller les communications satellitaires. Il a bien mis en évidence, preuves à l’appui, que le changement climatique que certains mettent en doute, n’est pas une vue de l’esprit mais une réalité qu’il a longuement illustré à l’aide de courbes de relevés et de statistiques irréfutables, que le phénomène a débuté il y a une quarantaine d’années et qu’il va en s’accélérant et que toutes les aberrations climatiques de périodes de sécheresse ou de canicule voire de froid inopiné ne sont que des manifestations régionales d’un mouvement plus général et que pour l’instant on est loin des normes que l’on s’était fixé en termes d’élévation de la température. Il a eu une conclusion brutale à l’égard des politiques en spécifiant que les échéances politiques sont trop courtes face au réchauffement climatique qui se mesure sur une période longue.

Jean-Robert Pitte, Président de la Société de géographie, et Président de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires

Jean-Robert Pitte n’est pas un climato-sceptique comme il a voulu le souligner mais il reste assez optimiste n’en voulant que pour preuve le petit âge glaciaire qui de 1350 à 1850 a vu la vigne disparaître des régions couvertes de cette liane comme l’Angleterre qui aujourd’hui se remet a planter de la vigne pour produire des vins effervescents comme le vignoble de Windsor replanté en Chardonnay et cela grâce au réchauffement climatique. Il est bien certain que dans un avenir proche il faudra adapter les cépages à la production de vins ayant un goût précis tel le Bordeaux qui est un vin d’assemblage, particularité combien précieuse qui va nécessiter une étude approfondie pour la conserver. Jean-Robert Pitte plaide pour l’adaptation. Alain Ducasse auteur lui aussi d’un message enregistré s’inquiète pour la bio-diversité qui donne à la restauration des produits inestimables qui, s’ils disparaissaient, seraient une atteinte directe à la gastronomie française. On voit bien ainsi que le changement climatique impacte la vie de tout le monde et dans le cadre de ce Symposium on est resté dans un domaine délimité où il ne s’agit que de la vigne et du travail de la vigne avec les métiers afférents à ce domaine et l’on peut s’apercevoir qu’il a de nombreuses incidences mais il semble bien que les esprits sont prêts à relever le défi car le sujet est suffisamment important pour attirer Brice Lalonde à suivre ce Symposium dont le prochain aura lieu à Bordeaux dans deux ans où l’on pourra mesurer l’avancée des résultats des politiques mises en place.

On reconnait au premier rang Brice Lalonde, Christophe Navarre, Rodolphe Lameyse et Alain Rousset penché sur son discours

*FMI : Fonds Monétaire International
*UNFCCC : United Nations Framework Convention on Climate Change (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques)
*ISVV

Ecrit par Bernard Lamarque

Co-fondateur de Bordeaux Gazette


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