La Maison Mounicq dépoussière les spiritueux

Au pays du séculaire vin roi, la jeune Maison Mounicq compte bien redorer le blason des spiritueux. A sa tête Cédric et Axel, deux frères bordelais pour qui amour du terroir et de la famille sont indissociables.



Il y a quatre ans, Cédric Nadé fondait la Maison Mounicq. Bordelais depuis toujours, il quittait la région pour suivre des études à Toulouse et Montpellier. Fort d’un double diplôme d’Ingénieur Agronome et de Marketing et Commerce, le jeune homme âgé de 26 ans, ne se destinait pas à se consacrer aux spiritueux. « J’ai baigné dans le vin car mon cousin possède une petite propriété viticole à Fronsac. C’est le bijou de la famille. Nous nous y retrouvons pour y faire les vendanges et je me suis dit qu’avec une manière première aussi qualitative, on pourrait essayer d’en faire autre chose. » L’idée de la Maison Mounicq est née. Mais si faire du vin est un métier, faire des spiritueux en est un autre. Il s’entoure alors de distillateurs de renom en Armagnac et Cognac tel que Christophe Gauville de la maison Vinet-Delpech qui croit au projet et le forme à la distillation. « On a pris des raisins de Bordeaux et le savoir-faire des distilleries cognaçaises. La vodka est alors composée de Cabernet Sauvignon, de Cabernet Franc et de Sémillon tout en respectant le procédé technique. Les raisins bordelais apportent douceur et rondeur mais surtout ce côté plus sucré et légèrement amer.  »

Un an et demi plus tard, son jeune frère le rejoint dans l’aventure. Si la Maison Mounicq porte le nom de famille de leur grand-mère, l’entreprise devient alors un cocon familial : « On avait l’habitude de la consulter avant de prendre nos décisions, elle a eu un rôle important dans nos vies. C’est comme si elle était encore à nos côtés pour valider nos produits.  » Un hommage à la famille et à la terre qui les a vu naitre avec, en fil conducteur, les vignes du bordelais et la douceur en filigrane. C’est alors que les deux jeunes hommes diversifient leurs cartes et l’engouement est au rendez-vous. « Mon frère voulait faire nez quand il était petit. Nous avons créé un gin fait à partir de raisin en distillant du genièvre et des botaniques en partenariat avec des herboristes basés à Cognac. Les deux recettes de gin sont nos plus grosses ventes car derrière l’envolée de la mode, il y a une vraie communauté de puristes qui sont à la recherche de collections originales. Puis pendant le confinement, nous avons mis au point un whisky vieilli en barriques de Bordeaux ayant contenu des Merlots ou du Cabernet Sauvignon. Cet assemblage, sorti en novembre dernier a été sold out dès janvier ! »

Au sein de la Maison Mounicq, les univers y sont nombreux et les marques se diversifient : deux gin (un « classique » à 40°, doux et fruité pour l’été et un 57° plus viril avec des notes d’orange amère), deux vodkas (trois millésimes dont le 2017 médaillé et le 2018 et 2019 vieillis dans des barriques de vin de Fronsac de la propriété de leur cousin) et deux whiskys (un assemblage de trois barriques à 50° et un 42° à deux barriques). Ces recettes, véritable témoignage du terroir dans lesquels ont grandi les deux frères, se veut à leur image : atypique alliant nouveauté et savoir-faire ancestral : « Nous ne voulions pas rajouter des spiritueux dans un paysage qui en compte déjà beaucoup mais montrer ce qui nous ressemble, sortir des sentiers battus et apporter notre vision en faisant découvrir quelque chose de nouveau » intime Cédric. Pari réussi : si 5 000 bouteilles avaient déjà été scellées l’année dernière, la Maison Mounicq espère faire le double cette année.

Et près de 70% des ventes sont néo-aquitaines : le Quatrième Mur, le Grand Hôtel, le Gabriel, la Réserve, Symbiose, l’Empire, le Cancan ou encore la Coorniche leur font confiance et la marque s’exporte jusqu’à Paris ou encore sur la Côte d’Azur. «  Nous nous déployons également chez des cavistes comme la Maison Gabin ou Emile & Marguerite car ce que l’on recherche ce sont des entreprises intimistes, qui nous ressemblent.  » Ancrée dans le paysage bordelais, la Maison Mounicq s’inscrit également au sein des communautés des breuvages à qui ils ont su redonner leurs lettres de noblesse. «  Au cours de cette année, les gens ont su s’éduquer et retourner aux valeurs des producteurs locaux et des matières nobles. Derrière les spiritueux, il y a de vraies communautés qui aiment à avoir une bouteille des petites productions que nous faisons car elles sont le reflet de ce qui s’est passé dans l’année donc chaque édition est exclusive. »

Sans jamais quitter des yeux cette volonté qualitative, la Maison Mounicq foisonne de projets. « Nous allons continuer ce travail de référencement local sans pour autant oublier Paris par exemple. Mais surtout nous voulons que les spiritueux deviennent plus accessibles et s’ouvrent au plus grand nombre. Nous avons développé une gamme de huit produits bio dont du rhum blanc, du gin, de la vodka ou encore du cognac. En parallèle, nous voulons relancer la production d’un vieil alcool bordelais : la fine. En résumé du cognac fait à Bordeaux. C’est une eau-de-vie très ancienne que seuls deux producteurs font dans le monde. Pour cela, nous avons trouvé une distillerie bordelaise avec laquelle travailler. » confie Scarlett, chargée de communication au sein de la Maison Mounicq et plus jeune recrue d’une équipe qui ne cesse de s’agrandir. Deux-cent bouteilles de cette eau-de-vie made in Bordeaux devraient voir le jour fin novembre. A cela s’ajoute une autre référence de gin en fut de vin bordelais vieilli dix mois (presque) déjà victime de son succès, une collection de whisky hivernal de trois assemblages pour les fêtes mais surtout une nouvelle médaille pour le gin London Dry « Hyppolais » à la Spirit Selection de Bruxelles qui vient s’ajouter aux trois déjà glanées par les gins et aux neuf récompenses internationales remportées par la vodka millésimée 2017.

Une entreprise qui insuffle un renouveau personnel et atypique tout en alliant savoir-faire du temps jadis et hommage à la terre bordelaise ; un packaging original et des produits traçables français et engagés croulant déjà sous les récompenses plus qu’encensés par les professionnels de bouches… Qu’en penserait alors leur grand-mère ? « Je crois qu’elle serait fière  » sourit Cédric. Tout est dit, il n’y a plus qu’à savourer…

Pour retrouver les spiritueux de la maison Mounicq rendez-vous sur leur site internet ou sur les réseaux sociaux.

Ecrit par Sabine Taverdet


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