Le vent d’est pourrait être porteur d’orages
Comme en 2011, un vent d’est souffle sur le Parc des Expositions et le lac de Bordeaux. La Chine est de plus en plus présente à Vinexpo. Avec un nombre grandissant de visiteurs venus de l’Empire du Milieu, mais aussi maintenant avec 18 exposants contre deux seulement en 2011. La province viticole du Sichuan, célèbre pour sa cuisine épicée, possède même un pavillon. Mais, même si sur les côtes gasconnes c’est souvent le suroît (le vent de sud ouest) qui est annonciateur d’orages, ce vent d’est viticole pourrait entraîner des bourrasques. Certes dans un printemps froid, humide et venteux, le 17e Vinexpo s’est ouvert dans une fenêtre météorologique idéale avec un ciel et un soleil estivaux. En revanche l’atmosphère commerciale mondiale est beaucoup plus chargée de nuages. A commencer par la guerre – pour l’instant d’intentions – opposant Bruxelles et Pékin à propos d’un projet de taxe anti dumping sur les vins européens en rétorsion contre la taxe sur les panneaux solaires chinois. Pour l’instant Pékin n’est qu’au stade d’une enquête anti dumping. Mais il ne faut pas que les choses s’enveniment.
D’autant plus que certains événements plus que regrettables peuvent aggraver la situation, comme l’agression xénophobe dont ont été victimes des étudiants chinois en œnologie à Hostens. Stéphane Le Foll a rappelé et condamné fermement cet acte, qui survenait d’autant plus mal qu’il s’est déroulé dans la nuit de vendredi à samedi, à l’avant-veille de Vinexpo. Un incident, dont il faut se demander s’il n’a pas été indirectement et involontairement encouragé par les propos anti chinois que l’on trouve parfois chez certains hommes politiques ou journalistes.

Le vin un atout pour la France
Risques de guerre économique en Asie, détournements d’images et de noms de vins français outre Atlantique, le dimanche 16 juin à Bordeaux les risques d’orages ne se limitaient pas aux seuls avis émis par Météo France pour les deux départements de la Gironde et de la Charente dans la nuit du 16 au 17. Toutefois l’inauguration du Vinexpo 2013 n’a pas été placée sous le signe du pessimisme. Stéphane Le Foll, Alain Juppé, le Maire de Bordeaux, Alain Rousset, Président de la région Aquitaine, Philippe Madrelle, Président du Conseil général de la Gironde, Vincent Feltesse, Président de la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux), et Xavier de Eizaguirre, Président de Vinexpo, tous les intervenants ont rappelé que le vin est un atout pour la France. D’autant plus que la consommation mondiale de vin reprend : de 2007 à 2011 la croissance a été de 2,83 % et elle semble s’accélérer aujourd’hui. Le marché se développe mais en même temps la concurrence monte. C’est vrai aussi pour Vinexpo qui voit naître des concurrents ; et même s’il reste – et de loin – le premier salon du vin au monde, il ne progresse plus depuis six ans avec globalement 2 400 exposants et une cinquantaine de milers de visiteurs. Ce qui ne veut pas dire que le salon n’évolue pas. Bien au contraire il devient de plus en plus professionnel. Par ailleurs, des événements annexes (dégustations, conférences) se sont développés, de même que des salons exportés (Hong-Kong et demain Pékin). Vinexpo doit aider les vins français à conquérir certains marchés (Inde, Brésil) et à en reconquérir d’autres (Etats-Unis, Russie). Le salon doit enfin contribuer à permettre à Bordeaux de conserver et consolider sa position de capitale mondiale du vin, une ambition symbolisée par le futur Centre des Civilisations du Vin, dont la future naissance a fait la quasi unanimité des intervenants lors de l’inauguration.