Mérignac
C’est dans la plus grande ville socialiste de Gironde que François Hollande a inauguré la campagne qui va le mener jusqu’au 22 avril, jour du premier tour. Il a promis de revenir en Gironde pour un grand meeting car la salle du Pin Galant était bien trop petite pour contenir tout le monde et c’est ainsi que plusieurs milliers l’ont écouté à l’extérieur sans le voir pendant son discours. Il a en partie lever le voile sur son programme tout en précisant qu’il en donnerait la teneur à la fin du mois.
Michel Sainte-Marie, hôte d’un soir du candidat socialiste à la présidentielle, a ouvert le feu pour ce meeting. Tout en accueillant François Hollande, il a parlé d’une manière brève mais incisive des territoires. Il a rapidement laissé la place à Alain Rousset qui, après un rappel des primaires, à déclarer qu’il fallait : "mettre fin à la République des abus" que ce soit dans les médias, la justice et dans les affaires. Après avoir réclamé un nouvel acte de la décentralisation, il a précisé qu’il faut remettre du travail en France plus que remettre la France au travail.
- François Hollande avant son intervention
- photo Bordeaux Gazette - Bernard Lamarque
C’est un François Hollande très en verve qui s’est présenté sur l’estrade "c’est pour la France que nous engageons cette bataille"... "dans quatre mois nous saurons si la droite installée depuis 10 ans poursuit l’affaiblissement de notre pays ou bien si un large rassemblement engage le redressement de notre nation. Il nous reste donc quatre mois pour convaincre, quatre mois c’est long, enfin quand on a supporté 4 ans et 8 mois, nous pouvons être moins impatients." Il a ainsi porté un regard sans concession sur la gestion de la France par l’actuelle majorité et a précisé "je viens ce soir vous proposer de participer au combat du relèvement de notre pays." Ainsi tout au long de son discours il a employé des termes très offensifs appelant à l’affrontement avec la majorité qui nous gouverne. On a senti un changement de ton dans le discours, le consensuel Hollande est en train de laisser poindre le combattant Hollande, mais toujours avec une pointe d’humour ou une raillerie. Il s’en est pris à la TVA sociale rebaptisée en TVA anti-délocalisation, en précisant que cela ne réglerait rien tout en enlevant du pouvoir d’achat aux couches populaires. Au rang des propositions qu’il a dévoilées, il faut retenir la réforme du statut pénal du chef de l’état, l’indépendance des magistrats du parquet, mettre fin à l’intervention de l’exécutif dans les affaires particulières et même dans les affaires tout simplement, les nominations dans les fonctions d’état en fonction des compétences et non des amitiés, le chef de l’état ne nommera plus les dirigeants de l’audiovisuel public, réforme du non cumul des mandats. Pour terminer, il a laissé mission à chacun de faire son travail de citoyen pour défendre les propositions qu’il a avancées.

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
Recherche
Sur le même sujet
Bordeaux Gazette Annuaire
