Bordeaux
Le samedi 9 juin, le Relais Gironde fêtait ses 10 ans et pour l’occasion, tous les salariés ont organisé une braderie d’exception.
Le côté caverne d’Ali-Baba
Vêtements, maroquinerie, linge de maison, tissus... : c’est un aperçu de ce qu’on pouvait trouver en passant au 517 Boulevard Alfred Daney samedi dernier. Que des choses de seconde main vendues à petit prix, c’est-à-dire à 6,50€ le kilo. Faisant partie du réseau Relais, la friperie Ding Fring a exceptionnellement ouvert ses portes ce jour-là, proposant une vente de vêtements vintage, rétro, streetwear, mais aussi de costumes, de tailleurs... De quoi satisfaire tous les goûts, tous les âges et tous les budgets, surtout les plus petits étant donné que là encore, les prix n’atteignent pas des sommets : comptez seulement 8€ pour un pantalon homme ou encore 4€ pour un vêtement d’enfant. Concernant la provenance des pièces mises en vente, celles-ci ont eu une première vie avant d’être collectées par le réseau Relais Gironde et ont donc été plus ou moins usées. Or, la friperie fait en sorte de proposer aux consommateurs des pièces soigneusement sélectionnées parmi celles triées sans pitié et nettoyées, afin que la qualité ne manque jamais à l’appel. Par ailleurs, une fois dans la boutique, les vêtements sont bien classés et répertoriés sur leur cintre, selon leur taille et le rayon adapté. Pour ceux qui ne peuvent pas y aller, pas de panique : la friperie a lancé une vente en ligne le mardi 12 juin sur le site Label Emmaüs.
Un message humanitaire
Chiner dans ce genre de braderie permet de faire des bonnes affaires et même de trouver des pépites rares, mais pas que ! Cela contribue à créer des emplois pour des personnes exclues du monde du travail, qui peuvent se charger du collectage, du triage ou encore de la vente des vêtements et autres textiles. Le rôle des personnes qui donnent les pièces dont elles ne se servent plus n’est pas négligeable non plus, puisqu’elles les déposent majoritairement dans les grosses bornes blanches "Le Relais" (Emmaüs) qui sont bien les endroits d’où viennent les vêtements remis en circulation. Se débarrasser d’un certain nombre de vêtements de cette manière, c’est ainsi s’assurer de faire le bonheur de plusieurs personnes, que ce soit celles qui travaillent dans l’association ou celles qui achètent.
Changer ses mauvaises habitudes
La collecte et le recyclage du textile contribuent aussi à la préservation de l’environnement, ce qui explique la présence d’Ekolo[geek], une association qui sensibilise à la consommation responsable et aux écogestes que chacun peut facilement appliquer au quotidien, que ce soit à la maison, au travail, en faisant ses courses,... La création de l’association en 2008 découle de la volonté de rendre l’information sur la protection de l’environnement simple et attractive pour le grand public, en proposant des moyens concrets d’action. Ses actions se développent principalement sur Bordeaux Métropole et la Gironde, sur le web et sur le terrain, avec notamment une intervention dans les écoles ou encore dans des événements comme cette Braderie Solidaire. Plusieurs supports de communication sont utilisés comme des petits flyers, des affichettes, des bandes- dessinés et même un jeu de société auquel on peut jouer à partir de 10 ans, pour « parler ensemble des pratiques de consommation alternatives dans un esprit convivial », indique Minh, une des bénévoles. De plus, l’association organise des ateliers et animations à travers le jeu, le travail manuel qui permettent d’ « initier à l’échange ». Par exemple, au programme de l’atelier de samedi, on pouvait découvrir comment fabriquer son tawashi, une éponge à partir de vieux collants et chaussettes, ou encore comment créer un tote bag avec un T-shirt trop usé. Que des gestes simples auxquels on ne pense pas forcement et qui participent à un changement de mode de vie favorable à l’environnement et la société.
Ecrit par Joséphine Tangye