Bordeaux

Le Refuge avec la galerie d’art Inflorescences

Il reste encore quelques jours pour participer à l’opération "de l’art pour un Refuge" organisé par la galerie inflorescences et qui se déroule jusqu’au 31 Octobre.



Julien Diez qui a créé la galerie Inflorescences est dubitatif "Bien que nous soyons dans une période où on a franchement besoin de s’évader, de s’émerveiller, on oublie que la culture peut avoir ce rôle magique, celui de faire un pas de côté vis à vis du présent, même pendant les guerres les artistes continuaient de produire, si nous l’oublions que restera-t-il de l’exception culturelle à la française quand toutes les structures ne seront plus, quel sera ce monde de demain dont on parlait tant durant le confinement" , s’inquiète le galeriste. Tout pourrait commencer par cette inquiétude même si le cœur de cette opération vise à promouvoir une association qui héberge de jeunes français et de jeunes française, mis à la rue par leurs parents, cette question du monde de demain irrigue toute notre interview sur les motivations de ce projet. En général les crises, sanitaires ou climatiques induisent de forts gestes de solidarités économiques. Malheureusement ce n’est pas le cas avec la covid, nous espérions durant le confinement un sursaut de fraternité, seulement "ce rebond" est resté pour beaucoup virtuel, avec des injonctions en tweest, des partages des publications démultipliées, des likes et des coeurs, mais pas beaucoup de gestes concrets. L’association "Le Refuge" en fait les frais, comme beaucoup d’autres associations, ici c’est une chute de 40% des dons.

Atelier de Charlotte Agricole au travail sur un dessin à l’aiguille

Le Refuge, est une association qui héberge et accompagne des jeunes mis à la porte de chez eux par des parents déficients qui découvrent l’orientation sexuelle de leurs petits. Nous parlons ici de jeunes garçons ou de jeunes filles de parfois 14 ans mis à la porte, autrement dit : mis à la rue. Alors que le confinement n’a pas améliorer la situation ni envers les violences faites aux femmes ni envers celles faites aux enfants de tous genre, les besoins sont loin d’avoir baissé pour des associations comme celle du Refuge, pourtant sans les dons, il va leur être très difficile d’aller au bout de leurs missions. "J’ai une conviction, qui est que le souvent, plus la culture est forte moins les discriminations le sont. Au tout début 2020 la galerie se portait plutôt très bien, alors lorsque nous avons choisi de nous inscrire dans une démarche de responsabilité sociale, en reversant un temps donné nos bénéfices, la question de la jeunesse m’a paru comme une évidence. Qu’est-ce qu’on a dans la tête quand on met son enfant à la rue parce qu’on le soupçonne ou qu’on le découvre, lesbienne, gay, bi, ou dans un parcours de transidentité ? Personne ne dit qu’il aurait fallut sauter de joie, le parent apprend alors que son enfant va vivre une vie plus difficile de celle du copain ou de la copine qui est plus proche du moule de la société française de 2020. Personne ne dit qu’il devrait y avoir célébration, mais plutôt un devoir de réassurance de son enfant, de soutien et d’amour, très banal, et pourtant chaque année en France ces enfants sont des milliers à être rejetés. A ma petite mesure, je me suis dit que la culture qui non sans paradoxe a probablement manqué à ses parents déficients, au point de rejeter la chair de leur chair, cette même culture pourrait aller aider la génération qui vient, même si ce n’est que financièrement." nous dit avec émotion Julien Diez.

Exposition de Bruno Fontana

D’abord prévu dix jours fin mars, pourquoi maintenir cette action en Octobre, en pleine crise sanitaire, de la culture, et alors que les dons ne font plus recette, était-ce bien le moment ? "C’est une très bonne question. Mais à reporter on ne fait jamais les choses. Nous aurions pu encore le reporter, comme c’est le cas pour les expos ou les manifestations culturelles, nous aurions pu nous dire que nous n’en avions plus les moyens etc ... Pour autant je crois qu’il ne faut pas se cacher derrière nos propres difficultés, c’est toute l’histoire de la fable du colibri, ce petit oiseau qui va pour éteindre un feu de forêt avec l’eau contenu dans son bec, aussi c’est vrai, ce n’est certainement pas la galerie Inflorescences qui va résoudre la crise des enfants jetés à la rue, ni des artistes aux carnets de commandes vidés par la crise sanitaire, ni même la crise de la chute des dons en France, mais au moins, ... au moins ...nous aurons essayer de faire notre part, la galerie n’est ici qu’un outil au service du Refuge et si ça peut aussi lancer des commandes aux artistes, c’est deux bonnes actions en une. Nous n’avons pas oublié ceux qui veulent participer en faisant un geste symbolique c’est pourquoi on a aussi mis en place des minis dons, puisque même les océans ne sont fait que d’une goutte plus une goutte et plein d’autres gouttes d’eau. Dis comme ça, cela peut paraître un peu romanesque mais si on fait juste un tout petit peu et qu’on est suffisamment nombreux sans attendre que notre voisin agisse à notre place, alors nous pourrons financer le Refuge, ce n’est pas le moment de reporter c’est maintenant que ces enfants ont besoin de nous " répond la galeriste avec passion.

Pour participer à cette action, cliquez ICI

Ecrit par La rédaction


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